De la lutte sous le franquisme à la lutte sous le covid

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En mars 2020, face à la pandémie de Covid -19 plusieurs états ont choisi de
« confiner » la population, c’est à dire rendre impossible tout déplacement sauf pour faire certains achats et aller dans certains lieux de travail. En à peine deux jours presque tous les flics se déploient sur le territoire français pour contrôler les mouvements. Se déplacer sans attestation valable peut entraîner une amende de 135€, voire l’emprisonnement ou la mort : une douzaine de personnes ayant été tuées par la police. Cependant, la paix sociale a été troublée par des révoltes dans les prisons, des émeutes dans des quartiers pauvres, et de nombreux sabotages.
Les rues sont quasiment désertes, la plupart des lieux publics -cafés, parcs, etc. – et même les lieux politiques sont fermés. Cela complique les tentatives d’agitation publique, et aussi les tentatives d’organisation. De plus, la peur de sortir est très étendue et les personnes qui parfois ne respectent pas cette interdiction sont jugées par leurs proches. Face à cette situation désolante, la technologie apparaît comme une
« solution » pour briser l’isolement : Signal, WhatsApp, Zoom… Cela nous semble néfaste et creux. Néfaste dans l’exploitation humaine et terrestre nécessaire à la création de ces outils, creux dans la superficialité des liens entretenus à travers ces outils et dans l’élaboration d’idées et d’actes allant vers la destruction de ce qui nous opprime.
Nous avons eu envie d’aller chercher dans le passé afin de nourrir nos pratiques actuelles. C’est pourquoi nous avons interviewé Ricard Vargas i Golarons, qui participa activement aux luttes autonomes dans les années 70 dans la péninsule ibérique. Après la guerre civile et malgré la répression féroce, la lutte pour la liberté continua, notamment à travers la guérilla anarchiste qui dura jusque dans les années
60. Dans les années 70, le régime franquiste bat de l’aile et cela s’inscrit dans un contexte mondial explosif. Dans l’état espagnol les luttes sont de plus en plus fortes – dans les usines, dans les quartiers, les luttes féministes, dans les prisons, contre l’oppression centraliste- et marquées par la recherche d’autonomie face à ceux qui veulent les diriger et les canaliser. L’époque est marquée par la solidarité de classe, l’auto-organisation et l’action directe.
C’est dans ce contexte qu’apparaît le Mouvement Ibérique de Libération (MIL), un ensemble de…

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Auteur: IAATA