De la mutagenèse aux « ciseaux génétiques », une petite histoire des OGM

Les progrès spectaculaires de la biologie moléculaire depuis une trentaine d’années, et notamment de la manipulation de l’ADN et de l’ARN, posent d’épineuses questions réglementaires et juridiques dans le domaine de l’amélioration des plantes cultivées.

Depuis l’apparition de ce que l’on a appelé les OGM (organismes génétiquement modifiés), qui ont provoqué une controverse planétaire dans les années 1990 et ont échoué à s’imposer hors des États-Unis et de l’Amérique latine, une nouvelle génération de technologies se développe rapidement. Il s’agit des technologies dites « d’édition du génome », encore plus puissantes, qui suscitent à leur tour d’âpres débats. Pour y voir plus clair, Reporterre résume ce que sont les quatre principales familles de technologies d’adaptation des plantes. 1 — La sélection variétale paysanne

Depuis l’invention de l’agriculture, les agriculteurs ont sélectionné les plantes dont les caractéristiques leur semblaient le plus désirables pour les utiliser comme reproductrices et ainsi améliorer la qualité de leurs semences. Ce faisant, et sans le savoir, les agriculteurs ont sélectionné sur de nombreux gènes des allèles favorables (les allèles sont les différentes versions que peut prendre un gène donné ; par exemple A, B ou O pour le gène du groupe sanguin chez l’humain). Et ils ont peu à peu rendus ces allèles dominants dans les variétés cultivées.

Le processus d’amélioration des plantes cultivées a été accompli très lentement, empiriquement, par une succession d’essais et d’erreurs. Les plantes cultivées ne sont pas « naturelles » : elles découlent en bonne partie du travail humain qui a présidé à leur sélection et ne sont pas toujours capables de survivre, dans la nature, à la concurrence de leurs congénères sauvages. Si l’on compare le maïs actuel à la téosinte, la plante sauvage dont il est issu, ou bien le blé à son ancêtre l’amidonnier sauvage, les différences d’apparence et de biologie sont très grandes.

Une nouvelle variété paysanne de brocolis cultivée par l’association bretonne Kaol Kozh.

Ces plantes étaient néanmoins le plus souvent adaptées aux conditions de sol et de climat des terroirs où les paysans les développaient. Et ce mode de sélection retrouve de la vigueur avec le développement des réseaux de semences paysannes, le renouveau d’un agriculture paysanne et biologique, et l’attention nouvelle apportée à l’adaptation face au changement climatique. Il présente…

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Auteur: Yves Sciama Reporterre