Il présentait à ce propos quelques statistiques essentielles :
– La communauté juive représente, notait-il alors, « un nombre stable actuellement de 13 millions de personnes, ce qui représente deux millions de plus qu’en 1945. Il aura fallu onze ans pour qu’elle passe de 11 à 12 millions et 40 ans pour qu’elle passe de 12 à 13 millions aujourd’hui ».
– La probabilité qu’elle représente une part décroissante de la population humaine est donc , selon lui, une évidence, aggravée par le phénomène des mariages mixtes puisqu’on estime, que par ce biais, 50% des enfants d’un seul parent juif quittent cette communauté. « Un processus donc, observe-t-il, d’assimilation et de disparition considérable. La communauté juive ne représente plus que 2 pour mille de la population mondiale ».
– En « Israël proprement dit », ajoute-t-il, « les populations environnantes seront à l’échelle de 50 ans non seulement plus nombreuses dans l’ensemble palestinien que dans l’ensemble israélien, et à l’échelle de 60, 70 ans plus nombreuses sur le territoire israélien en population non juive qu’en population juive » (…) Nous avons donc à affronter le fait, souligne-t-il, que la population juive est de plus en plus minoritaire, faible et en voie de disparition ».
– En Europe, poursuit-il, « Il y aura un jour, 3 millions de juifs et 50 millions de musulmans ». Il en conclut, que, « par rapport à cela, il faut tout faire pour que cette relation soit positive et non antagonique ».
Déclin démographique et déclin intellectuel
– Enfin, Jacques Attali lie ce déclin démographique à « un déclin intellectuel » de la place des savants juifs dans le monde. Cette observation qu’il fait est intéressante même si on peut y déceler, chose étonnante à un tel niveau, la trace d’une idée reçue, d’un cliché sur une prétendue supériorité intellectuelle juive, puisque Jacques Attali rattache les savants juifs à leur communauté et non aux pays qui les ont produits. Or c’est la présence des juifs dans les principaux centres intellectuels du monde, notamment aux Etats Unis, qui explique leurs performances scientifiques comme c’était le cas pour les savants juifs au sein du monde arabo-islamique lorsque celui-ci était à l’avant-garde de la connaissance. Ce n’est donc pas une quelconque « nature » juive qui serait l’explication. Imagine-t-on Einstein sans l’Allemagne et les États-Unis ? La remarque reste cependant pertinente dans le sens où la montée en puissance économique, mais aussi scientifique, …
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Auteur: Djamel LABIDI Le grand soir