De l'acceptation du QR code et des mobilisations en cours

Une professeure de philosophie dans le 93 et accessoirement lectrice de lundimatin a été légèrement agacée par la distance parfois prise dans nos pages avec la mobilisation anti-passe sanitaire et/ou anti-vaccin. Elle nous explique dans ce texte, pourquoi il lui semble crucial politiquement d’être dans la rue chaque samedi.

Faire sécession ?! Des idées mais surtout du vécu

Les français, dans leur très grande majorité, ont choisi d’obéir au passe sanitaire qui néanmoins, et chacun semble le savoir, au moins confusément, n’a de sanitaire que le nom.

D’aucuns, d’autre part, voudraient disjoindre le sanitaire du politique, soit, exception, considérer ce passe dont la vocation est pourtant principalement de contrôler et de séparer le bon grain de l’ivraie, comme un mal nécessaire, à visée purement médicale, exigé par les circonstances que l’on sait. Comment cela se pourrait-il faire ? Tout ne tient-il pas à la politique ? Et quelle singulière désunion dans la bouche de ceux-là même qui prétendent, d’abord et avant tout, se préoccuper de questions politiques, lutter, en théorie surtout, contre les idées nauséabondes qui circulent, qui sont légion, et qui habituellement voient du politique partout, mais sauf ici. Comment peut-on revendiquer de dissocier, en considération du moment présent, le sanitaire du politique, alors qu’aujourd’hui en France, dans la plus grande opacité, c’est un conseil de défense sanitaire qui décide de ce qui est « bon » pour notre santé ? Au mépris de ce qu’en dit une frange non négligeable de la communauté médicale, par ailleurs pro-vaccin, n’ayant pas « l’honneur » de faire partie dudit conseil de défense.

Aucun bienfondé du passe en matière de santé publique, voire même des effets inverses de celui soi-disant recherché : lutter contre la pandémie, du fait de l’abandon, en de nombreux lieux passe-compatibles, des gestes barrières. Incohérences manifestes, de surcroît : les transports de proximité, pour ne donner qu’un exemple parmi bien d’autres, ne sont pas soumis au passe, mais certes il faut bien que l’exploitation de la classe laborieuse se poursuive, seul moyen de faire tourner la sacro sainte économie.

Ainsi, s’il faut bien tout de même s’inquiéter de l’emprise du numérique sur nos vies, de la surveillance numérique de nos existences – mais faire quoi, concrètement, en l’occurrence, pour contrecarrer cela ? –, il ne faudrait cependant pas se mêler à la populace des samedis, au motif que nous…

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Auteur: lundimatin