De l'autorité des professeurs

Alors qu’un mouvement de grève dans l’Éducation nationale est annoncée ce jeudi 1er février, des professeurs exemplaires nous ont adressés ces quelques remarques préliminaires sur l’air du temps, la condition professorale et le rapport sain et nécessaire qu’il s’agit de maintenir quant à l’autorité.

Il arrive que les cordonniers soient les plus mal chaussés. De même, les professeurs, souvent très cultivés, prennent parfois des libertés avec le sens des mots.

“You see in this world there’s two kinds of teachers my friend…”

Ces messieurs qui nous gouvernent leur vendent à intervalles réguliers des promesses de “rétablissement de l’autorité”.
Ces coups de mentons médiatiques se traduisent depuis quelques années par des dérives policières très concrètes
une criminalisation de la jeunesse à faire pâlir une ordonnance de 45,
l’abjecte individualisation croissante de l’échec,
la multiplication d’alertes et de protocoles aussi insensés qu’anxiogènes,
le signalement de comportements cryptoterroristes …chez des enfants de 8 ans,
le maréchaliste retour du sévice national universel et autres uniformes…

Chers collègues, ceci n’a rien à voir avec l’autorité.
C’est de l’autoritarisme. Et ça ne fonctionne pas. Enfin, c’est bien utile aux démagogues, mais cela nourrit copieusement la défiance qui éloigne les élèves (et leurs familles) de l’Institution Scolaire.

L’autorité que nous défendons – car nous défendons l’autorité comme préalable utile à l’acte d’enseigner – n’est ni une lubie ni un nébuleux fantasme.

Notre autorité est sécurité. Difficile de dire que nous adultes laissons un monde apaisé aux enfants. La planète étouffe. Les guerres font rage. Les fascismes suppurent. Têtus, nous refusons de laisser pénétrer ce climat dans nos classes. Laissons la peur à la porte. Nous ne…

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Auteur: dev