« De l’importance de boycotter la Coupe du Monde au Qatar »


« Le Mondial 2022 au Qatar, c’est un petit peu de sport, énormément d’argent, et des violations massives des droits humains » résumait récemment la présidente d’Amnesty International France, Cécile Coudriou, dans une tribune au « Monde ». Travail forcé, milliers de morts sur les chantiers, corruption, opacité financière… l’ONG exhortait que la FIFA fasse pression sur le Qatar. Mais l’écho ne se faisant pas sentir – la coupe maintenue à l’hiver 2022 sans plus de précautions – une coalition locale, le Maquis d’Alsace-Lorraine, s’est occupé de fournir à chaque citoyen.ne les clefs d’un boycott en bonne et due forme : voici leur tribune et guide pratique pour faire obstacle à ce scandale humanitaire. 

Il est trop tard pour boycotter la coupe du monde 2018 en Russie. Il est trop tard pour boycotter la coupe du monde 1978 en Argentine. Mais il n’est pas trop tard pour boycotter la Coupe du monde 2022 au Qatar !

Quelle est la limite ?

Si on autorise, si on participe, si on collabore à une compétition aussi mortifère, aussi corrompue, aussi privatisée : que reste-t-il des valeurs du sport ?

Si la mort de 6550 ouvriers esclavagisés est traitée comme un fait anodin, si les souffrances des millions de travailleuses et travailleurs au Qatar sont invisibilisées : que reste-t-il de notre dignité ?

« Le Qatar pue la mort »

credit-maximefaury.com / Action maquis AL

Cette odeur est tenace et chaque personne qui s’y rendra, chaque personne qui fera semblant de ne pas sentir l’odeur putride du Qatar ne fait que se mentir à elle-même.

Pour quelles raisons David Beckham accepte-t-il de se compromettre ainsi ? [1] N’est-il pas déjà assez riche ? N’a-t-il jamais entendu parler des milliers de morts ? De la corruption de la FIFA ? Du financement des Talibans ?

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Pourquoi des gens comme Marc Keller ou Albert Gemmrich, qui ont été respectés et admirés par leurs pairs refusent-ils d’ouvrir un débat [2] à propos d’une décision si honorable, au nom de la dignité des footballeurs. Cautionnent-ils vraiment, par exemple, l’usage de stades climatisés en plein désert ?

Le Qatar tue. Le Qatar ment.

Ils prétendent que les conditions de travail se sont améliorées, mais les nouvelles lois ne sont pas mises en œuvre : les ouvriers continuent de mourir, sont mal logés, ne sont parfois même pas payés. [3] Ils prétendent que la compétition sera neutre en carbone [4], alors que des millions de personnes devront par exemple s’y rendre en avion.

Il est temps…

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Auteur: Sharon Houri