De mal en P.I.A.L. pour les élèves les plus fragiles : leurs accompagnateur.ices en grève et en manif à Montpellier

Les assistant.es de vie scolaire dénoncent une organisation toujours plus gestionnaire et moins humaine de leur travail auprès des petits.

Blague à part, ça dit quelque chose qu’il faille se munir d’un lexique d’acronymes et de codes administratifs pour parler avec des agents de l’Education nationale. Ce mardi à midi sur la place de la Comédie à Montpellier, on pensait rencontrer des Auxiliaires de vie scolaire, des A.V.S. comme on disait : c’est à dire des femmes le plus souvent, chargées d’accompagner de manière individuelle les enfants en situation de handicap, scolarisés dans des établissements non spécialisés. Cela dans un souci d’inclusion, pour éviter que ces enfants soient tenus à l’écart de la société, et en leur apportant une aide personnalisée spécifique. 

Alors les A.V.S. ont changé de nom. Il faut dire dorénavant A.E.S.H., comme Accompagnants d’élèves en situation de handicap. Et tout à trac, ces A.E.S.H. vous parlent des P.I.A.L., comme une grave cause de soucis depuis leur mise en place à la rentrée. P.I.A.L, ou Pôle d’inclusion d’accompagnement localisé. La dénonciation de ces P.I.A.L. était le motif essentiel de la journée nationale revendicative de ce mardi ; dont le rassemblement montpelliérain (entre cent cinquante et deux cents personnes, où les bannières du syndicat Sud-Education paraissaient les plus nombreuses).

Comme leur nom le suggère, les P.I.A.L. mettent en réseau plusieurs établissements (par exemple un collège et les écoles primaires du même territoire scolaire). Des A.E.S.H. de Magalas (entre Béziers et Bédarieux) nous expliquent d’emblée que leur regroupement dans un P.I.A.L. entraîne une gestion plus éloignée du terrain, plus ignorante du cas par cas, avec un effet de dégradation du suivi. Une collège de Lunel s’exclame : « Depuis la rentrée, j’ai déjà connu six changements de mon emploi du temps et des élèves qui me sont confiés, en passant dans autant d’établissements différents ! ». Quel suivi éducatif, quelle qualité relationelle peuvent-ils ainsi s’instaurer ?

Pareille dégradation affecte des employés qui sont déjà parmi les moins bien lotis : « Nous sommes des agents de l’Education nationale, mais nous ne sommes pas des fonctionnaires. Nos contrats ne couvrent que trois ans. Nous sommes contraintes au temps partiel non choisi, rétribué au smic ». Les A.E.S.H. se Magalas s’exclament : « Des conditions pareilles, on les imaginerait même pas dans le privé ».

Revenons aux…

La suite est à lire sur: lepoing.net
Auteur: Le Poing