De Mao aux Soulèvements de la terre, le sabotage au service d'un monde meilleur

Vous êtes l’auteur d’Ecosabotage. De la théorie à l’action. Pourquoi avoir écrit ce livre ? Qu’apporte-t-il selon vous au mouvement écologiste ? À l’origine ce livre vise à se réapproprier une histoire dont nous avons été privés. Dans l’arsenal militant, l’action directe a toujours été présente. Même si on ne le nommait pas nécessairement comme cela, tout au long du XIXe, au sein des luttes ouvrières et paysannes, dans le syndicalisme révolutionnaire et au cœur des guérillas décoloniales, le sabotage fut amplement discuté, commenté et pratiqué. 

L’écosabotage se situe dans le droit fil de ces pratiques de résistances au monde-machine et à l’impérialisme, impliquant tout un arsenal de gestes et de manières de faire, dont le sabotage. Contrairement aux apparences, et bien que plus récent, l’écosabotage a déjà une histoire assez riche derrière lui. On pourrait faire remonter l’écosabotage (« ecotage » en anglais) à un certain « Mr. Fox », de son vrai nom James Philips, militant écologiste américain, considéré comme le premier « écosaboteur ». On peut toujours s’amuser à essayer de retrouver ainsi un point d’origine. La vérité c’est qu’un geste véritablement politique est par essence collectif, pris dans une époque et une énergie qui le déborde de toute part. Dans les années 1960, Fox a bouché les tuyaux d’une usine de savon d’Armor Dial (de la Henkel Corporation) qui déversait sans scrupules des produits chimiques dans Mill Creek (en amont de la rivière Fox). Il sera par la suite avec Judi Bari un des membres fondateurs du mouvement écologiste Earth Liberation Front. De manière plus large, cette période des années 70 et 80 voit émerger de nouvelles compositions politiques en Europe et aux États-Unis alliant la contre-culture (née sur les campus universitaires américains et lors des mobilisations de la jeunesse contre la guerre du Vietnam), l’écologie…

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Auteur: dev