270 euros. Voici le montant de la double amende reçue le 16 décembre par le vidéaste engagé Cemil Sanli. Le motif : participation à un rassemblement non autorisé et non port du masque lors de la manifestation contre la loi sécurité globale à Annecy, le 5 décembre dernier. « J’avais décidé de ne pas aller à Paris car je voulais du calme », explique le jeune homme, qui couvre les mouvements sociaux et les questions écologiques depuis plusieurs années sur sa chaine Cemil choses à te dire.
Le parcours, déclaré et autorisé, s’est déroulé sans encombre. Cemil y a retrouvé notamment des militants de Youth For Climate qui lui ont proposé de continuer après la fin de la manifestation, en allant chanter des slogans devant l’entrée du centre commercial Courier. Ils ont ensuite rejoint des membres d’Attac pour une action contre Amazon quelques rues plus loin, avant de revenir sur leurs pas et de se séparer. « A ce moment là, j’ai vu des policiers s’en prendre à deux manifestants qui portaient des gilets Jaunes. Avec une camarade, Laetitia, on ne voulait pas les laisser tous seuls car on sait à quel point la police peut vouloir les intimider. »
S’en est suivi une discussion que Cemil assure cordiale avec un policier : « J’essayais de lui expliquer que je n’avais rien contre lui mais contre l’institution policière. » Son amie Laetitia confirme ses propos : « C’était vraiment une discussion respectueuse, où on a parlé de lien entre le terrorisme et le capitalisme. Mais je pense que le policier a voulu couper court à la conversation en demandant ses papiers à Cemil. »
Le vidéaste a obtempéré, sans même s’en souvenir après coup car il se fait contrôler « constamment ». Le policier a alors noté son nom dans un petit carnet avant de partir rejoindre le reste de sa brigade.
Dix jours plus tard, Cemil a reçu chez lui les deux amendes. Sur le moment, il a peiné à comprendre car le policier…
Auteur: Laury-Anne Cholez (Reporterre) Reporterre
La suite est à lire sur: reporterre.net