De quelques réalités du Logos chez Tony Blair et Benoît XVI. Le cynisme du néo-catholique et le credo rationaliste du pape. — Mohamed BOUHAMIDI

À l’occasion du décès de Benoît XVI, paix à son âme, je vous propose la lecture de mon texte répondant à sa conférence de Ratisbonne, où il remet sur le métier une islamophobie fondée sur la « déraison » de l’Islam avec une majuscule, en corrélation avec les efforts de la promotion d’une « Islamophobie savante » qui connaîtra un « éclat » faussaire avec Aristote au Mont St Michel, un livre de Sylvain Gouguenheim, et la patte de Sarkozy en mal d’un ennemi intérieur et extérieur. En gros, chez des chefs politiques, chez des intellectuels chargés de fabriquer cette islamophobie savante, et soutenus par ces politiques et leurs médias, chez des religieux, un procès de l’Islam était en cours. La fabrication d’un ennemi de stature aussi universelle que le danger communiste venait justifier beaucoup de choses. Il leur a quand-même fallu mobiliser la basse-cour des informateurs indigènes et néo-harkis pour mettre cette démarche savante au niveau des masses, par sa vulgarisation au double sens du terme, comme Sansal, Daoud, Yasmina Khadra (de façon non pas plus subtile, mais morale, à condition d’accepter l’élasticité de cette notion).

À Ratisbonne, le 12 septembre 2006, Benoît XVI inaugurait son pontificat par une réflexion sur les relations de la foi et de la raison. Intéressante réflexion mais plutôt hasardeuse sur ce qu’en dit l’islam. C’est-à-dire sur ce qu’en disent les théologiens et les philosophes musulmans. Question embrouille, il ne pouvait trouver mieux que résumer quelques siècles de controverses entre théologiens chrétiens et musulmans ; lesquelles controverses cachaient elles-mêmes des controverses internes aux deux sphères religieuses.

Mais, enfin, le pape pouvait s’autoriser à intervenir sur le rapport de la violence et de l’islam en cette année 2006, année charnière s’il en fut. Le pape est-il tenu par les circonstances et les conjonctures politiques ? Peut-être pas. Mais cela se passe le 12 septembre juste après l’agression israélienne contre le Liban, les destructions massives de l’infrastructure civile du pays, l’assassinat délibéré des civils pour les détacher par la terreur de la résistance libanaise. Et comme dans toutes ses agressions, Israël commet un crime de guerre horrible, ensevelissant sous les décombres d’un immeuble des femmes et des enfants, dont des handicapés, qui s’y étaient réfugiés. On en ressortira cinquante-quatre cadavres, dont trente-sept enfants âgés de un à quinze ans et de nombreuses femmes. Ce crime de guerre était…

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Auteur: Mohamed BOUHAMIDI Le grand soir