Mercredi 9 décembre, alors que le débat sur le « séparatisme » bat son plein, le parquet de Paris et la préfecture de police annonçaient dans un communiqué commun la fermeture administrative d’un lycée hors contrat parisien : la MHS school. Depuis, de nombreux journalistes se sont interrogés quant aux motivations d’une telle fermeture que le personnel enseignant comme les élèves ne parviennent pas à s’expliquer. Zinedine Gaid, enseignant en SES et en philosophie de l’établissement, nous a transmis cet article dans lequel il examine la manière dont la suspicion de radicalisme fonctionne et comment le stigmate du pouvoir s’avère ineffaçable.
L’ère du soupçon
Il est évident pour tout esprit un tant soit peu honnête et clairvoyant, que l’école MHS a fait l’objet d’un ciblage et d’un acharnement de la part de certaines autorités politiques. Dans un rapport du Sénat datant du 26 février 2020, l’un des recteurs explique :
« A Paris, il n’existe qu’une école confessionnelle musulmane, située dans le 19e arrondissement. Nous la suivons de près et la présente audition n’a pas modifié nos procédures de suivi. Le site de cette école commence par une déclaration vertueuse relative aux valeurs de la République et la laïcité. (…) Nous contrôlons les propos tenus par les professeurs, les livres et une partie du matériel pédagogique, mais ces inspections inopinées ne peuvent être exhaustives. La plupart du temps, nous ne constatons donc pas d’entrave à la loi. »
Les déclarations sur le site de cette école seraient donc « vertueuses », c’est-à-dire, soupçonneuses ; car, tout ceci, malgré les différents contrôles serrés, relèverait « de la mise en scène, de la dissimulation », explique-t-il. L’école a beau se déclarer « laïque » et « universaliste » – donc à aucun moment « musulmane » comme le prétend le recteur de façon diffamatoire –, disposer…
Auteur: lundimatin
La suite est à lire sur: lundi.am