De Sainte-Soline à Bure : Loïc, voyage au cœur de la violence judiciaire

Juin 2023, deux vagues d’interpellations sans précédent, menées par des unités de police ou de gendarmerie spécialisées dans le contre-terrorisme, frappent le mouvement écologiste. En tout, 37 militants sont arrêtés et placés en garde à vue – jusqu’à 96 heures – pour leur participation à deux évènements liés au mouvement des Soulèvements de la terre : l’action d’éco-sabotage contre une cimenterie Lafarge située près de Marseille le 10 décembre 2022 et la manifestation contre les mégabassines de Sainte-Soline du 25 mars 2023. Loïc Schneider, 27 ans, faisait partie des dizaines de milliers de manifestants à s’être opposé, ce jour-là, à ces retenues d’eau agricoles néfastes pour l’environnement.

Braqué par les fusils d’assaut d’une vingtaine de gendarmes et militaires, Loïc est arrêté dans son lit, le 20 juin au matin, sous les yeux de sa compagne et de son colocataire, lui aussi mis en joue. Cette méthode d’interpellation réservée, théoriquement, à des terroristes ou criminels est justifiée par une enquête préliminaire conduite par les gendarmes de la Section de recherche de Poitiers. Qui reprochent notamment à Loïc d’avoir exhibé un gilet de gendarmerie – abandonné par terre – et d’avoir tagué une camionnette de gendarmerie. Parce qu’il a déjà été condamné par le passé, Loïc est le seul des 37 interpellés à être incarcéré avant même son jugement, prévu au tribunal correctionnel de Niort, le 27 juillet.

Alors qu’il risque sept ans de prison, Loïc paierait-il le prix de ses précédents engagements ? Sa participation aux émeutes qui ont accompagné le G20 de Hambourg (Allemagne), en juillet 2017, lui avait valu, déjà, seize longs mois de prison. Minces, les faits reprochés à Loïc – avoir jeté deux bouteilles vides et deux pierres en direction des forces de l’ordre, ainsi qu’un pétard dans une banque – étaient complétés, dans le mandat d’arrêt européen qui le visait, par une…

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Auteur: Blast