Débat public sur les EPR2 : les antinucléaires tiennent tête

Palaiseau (Essonne), reportage

Devant l’École nationale de la statistique et de l’administration économique (Ensae), gigantesque bâtiment à l’allure un peu futuriste à Palaiseau, une banderole jaune vif est posée à même le sol. « Stop EPR, ni à Penly ni ailleurs », peut-on lire dessus en lettres noires. « On n’a pas le droit de rentrer dans l’école avec, alors je la laisse là », dit avec ironie Alain Corréa, militant antinucléaire venu spécialement de Rouen. Non loin de lui, Janni, du Collectif contre l’ordre atomique (CCOA), distribue des tracts tandis que deux activistes de Greenpeace déploient elles aussi une banderole anti-EPR. Nous sommes mardi 22 novembre et a lieu à l’Ensae la troisième réunion organisée par la Commission nationale du débat public (CNDP) autour du projet de construction de six réacteurs nucléaires de type EPR2, dont deux à Penly (Seine-Maritime).

Après deux premières sessions les 27 octobre et 8 novembre dernier, on discute cette fois-ci de : « Qu’est-ce que l’EPR2, et peut-on faire du nucléaire autrement ? » Un projet « qui coûte un bras et qui ne résoudra en rien la crise énergétique et climatique », résume Alain Corréa. Il n’a pas d’illusion sur l’issue de ce débat public, qui a débuté après le « passage en force » d’un projet de loi d’accélération du nucléaire. « Ce n’est pas un débat, c’est de la thérapie de groupe. Le gouvernement fera ce qu’il veut, il s’en fout. Toutes ces réunions, c’est pour anesthésier tout le monde. »

« Ce n’est pas un débat, c’est de la thérapie de groupe. »

Du monde, il y en a en tout cas à l’intérieur de l’amphithéâtre qui accueille l’événement — retransmis en direct sur Youtube. Si de nombreux étudiants ingénieurs ont fait le déplacement, des membres d’associations, des salariés et des syndicats du secteur énergétique sont également venus écouter les intervenants du jour. Sur l’estrade, il y a par exemple Gabriel Oblin, directeur de projet EPR2 chez EDF, qui est le maître d’ouvrage de ce programme. Selon lui, ces réacteurs à eau pressurisée de troisième génération, « en évolution par rapport aux EPR, tout en conservant leurs atouts », font partie de la « solution » pour atteindre la décarbonation du système énergétique français à l’horizon 2050. « Une paire de réacteurs EPR2 produit la consommation électrique d’une région comme la Normandie, ou la moitié de la consommation d’Île-de-France », assure-t-il,…

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Auteur: Amélie Quentel Reporterre