Décès de Charles Piaget, l’horloger du conflit Lip

« Charles Piaget nous a quitté ce jour », annonçait samedi soir la maire de Besançon Anne Vignot sur le réseau social X (­ex-Twitter). ­Dimanche, la ville a rendu hommage à ce syndicaliste humaniste « qui a fait la démonstration à touteune société que la force du collectif est capable d’ébranler les poncifs et de rendre l’espoir aux victimes de ­l’injustice sociale ».

Rencontré au mois de juin dans sa maison du quartier de Palente, Charles Piaget, l’esprit alerte dans un corps d’ascète, répétait avoir eu un « rôle de rassembleur, de porte-parole » dans ce conflit dont il reste la figure de proue. Tout juste concédait-il avoir mis « en place une CFDT différente, davantage dans la réflexion et la proposition » avec ses camarades Raymond Burgy, Roland Vittot et Michel Jeanningros, issus de mouvements catholiques.

En cette année 1973, le monde entier suit les rebondissements de ces ouvriers refusant leur sort et relançant une production de montres dans leur usine occupée. Le PSU de Michel Rocard s’implique dans ce mouvement qu’il considère comme un modèle d’autogestion. « C’était la seule façon de se payer pour continuer la lutte, se faire entendre et trouver des solutions », nuance Charles Piaget, qui n’y voyait pas une finalité, même si toute décision était prise à la main levée.

« L’autogestion, c’est bien aussi à la maison ! », lui répétait la mère de leurs six enfants. Lorsqu’elle ­décède d’un cancer en 1982, ce grand ­sensible à la jeunesse chaotique, marquée par l’abandon de sa mère, est rongé par la culpabilité. Ce n’est que dix ans plus tard qu’il retrouve sa fibre syndicale à la tête de l’antenne bisontine d’Agir ensemble contre le chômage. Sa foi l’a alors quitté.

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Auteur: Aude Carasco