Déchets nucléaires : à Bure, Macron n'a pas fait de cadeau

Notre « tour des luttes » Sous la présidence d’Emmanuel Macron, de nombreuses résistances ont émergé contre des mesures et des projets antiécologistes. À la fin de son mandat, où en sont ces combats emblématiques contre le bétonnage, le nucléaire, le consumérisme ou les inégalités ? Quel bilan du quinquennat dressent les activistes ? Qu’attendent-ils des échéances électorales à venir ? À l’approche de l’élection présidentielle, Reporterre est allé à la rencontre de celles et ceux qui résistent.


Bure (Meuse), reportage

Des guirlandes, des sapins, et des illuminations dans tous les coins : pas de doute, Noël est passé dans le sud meusien. Enfin, peut-être pas celui que tout le monde attendait. À Bure, petit village à la frontière entre Meuse et Haute-Marne, et centre névralgique de l’opposition au centre d’enfouissement de déchets nucléaires Cigéo, il y a eu des réveillons plus glorieux. Réunis dans la Maison de la résistance (BZL) en petit comité, les opposants font le bilan de l’année : un procès très médiatisé, un camp d’été féministe et antinucléaire, et une enquête publique sous haute surveillance policière, dont le résultat est tombé quelques jours plus tôt. « C’est sans doute le dernier petit cadeau de Macron avant la course à la présidentielle », estime Aurélien, militant sur place depuis près de quatre ans. Car, depuis l’arrivée d’Emmanuel Macron au pouvoir, les lignes ont beaucoup bougé sur le territoire. « Avant, aucun politique n’avait osé trancher véritablement sur le projet Cigéo, le doute était permis, et la lutte était encore possible », témoigne Jean-Pierre Simon, agriculteur haut-marnais, engagé contre le projet depuis près de trente ans.

Graffiti à Mandres-en-Barrois. © Quentin Zinzius / Reporterre

Car si un quinquennat a bien marqué cette lutte emblématique contre le nucléaire, c’est bien celui d’Emmanuel Macron. « Avant la reprise du bois Lejuc, en 2018, reprend l’agriculteur, il n’y avait pas tant de violence, de pression politique et de répression policière. » Une violence voulue, selon lui, par le gouvernement sous l’impulsion d’Édouard Philippe : « Macron et son gouvernement ont retenu la leçon de Notre-Dame-Des-Landes. Ils ont compris que laisser une Zad s’installer, c’est prendre le risque de perdre le projet. » Alors, en parallèle de l’abandon de l’aéroport de Notre-Dame-des-Landes, le gouvernement a mis des moyens considérables pour endiguer l’autre grand projet du…

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Auteur: Reporterre