Déchets radioactifs à Bure : le feu vert complaisant de l'enquête publique

Coup dur pour les opposants à Cigéo. Leur mobilisation n’aura pas empêché les commissaires enquêteurs de rendre un avis favorable à la déclaration d’utilité publique (DUP) du projet d’enfouissement des déchets radioactifs, seulement assorti de cinq recommandations. Cet avis dithyrambique de 43 pages (assorti de 10 336 pages d’annexes), déposé sur internet par la préfecture de la Meuse lundi 20 décembre, fait suite à l’enquête publique qui s’est déroulée du 15 septembre au 23 octobre dans les onze communes concernées par Cigéo. Le but de cette consultation était rien moins que de « valider ou ne pas valider » le projet, avait expliqué le président de la commission d’enquête Claude Bastien le 14 septembre dernier.


Les conclusions et l’avis de la commission d’enquête

Pour rappel, le projet Cigéo consiste à enfouir à 500 mètres sous terre quelque 83 000 mètres cubes des déchets nucléaires les plus dangereux que l’industrie nucléaire ait jamais produits. Certains d’entre eux resteront radioactifs des centaines de milliers d’années. La mise en service de cette installation, dont le coût avait été fixé par arrêté à 25 milliards d’euros en 2016 mais qui avait été estimé à 34,5 milliards d’euros par l’Agence nationale pour la gestion des déchets radioactifs (Andra), est prévue « à l’horizon 2040 », rappellent les commissaires enquêteurs. Sa phase de fonctionnement devrait durer entre 100 et 150 ans.

« Ni DUP ni DAC », l’appel des Bure à cuire, de l’association Bure Stop et du Collectif contre l’enfouissement des déchets radioactifs (Cedra) contre l’enquête publique (DUP : déclaration d’utililté publique et DAC : demande d’autorisation de création). Mandres-en-Barrois, le 17 septembre. Cedra, sur Twitter (@cedra_collectif)

La déclaration d’utilité publique est une étape d’une importance cruciale pour l’Andra, qui travaille sur ce projet depuis le début des années 1990 : elle doit permettre à l’État d’acquérir les dernières parcelles privées nécessaires à la construction de cet ouvrage, en expropriant leurs propriétaires au besoin. D’après l’avis, sur les 665 hectares nécessaires au projet, l’agence doit encore acquérir « environ 100 hectares » (p. 31) : 20 hectares pour la zone descenderie dédiée à la réception des colis radioactifs, 20 hectares pour la liaison entre la zone descenderie et la zone puits de stockage des déchets et 60 hectares pour la voie ferrée privée de…

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Auteur: Émilie Massemin (Reporterre) Reporterre