Décision « sans précédent » : la Banque postale lâche les énergies fossiles

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Fini le financement des énergies fossiles. La Banque postale va sortir du gaz, du pétrole et du charbon d’ici à 2030, a annoncé le Groupe La Poste jeudi 14 octobre. Dans un communiqué, l’institution explique que la Banque postale va réduire ses émissions de gaz à effet de serre de 46,2 % d’ici à 2030, par rapport au niveau de 2019.

Pour cela, la banque va revoir son fonctionnement au quotidien : les émissions de ses bâtiments ou des véhicules, etc. sachant que son électricité est déjà d’origine renouvelable et le restera. Surtout, toutes les activités financières dans le secteur des énergies fossiles vont peu à peu cesser. La banque s’engage à ne plus financer, investir ou fournir de services aux « acteurs des secteurs du pétrole et du gaz », y compris non conventionnels (pétrole et gaz de schiste notamment). Toute la chaîne est visée : les entreprises qui explorent les gisements, celles qui produisent et celles qui transportent les carburants. La Banque postale entend même, à horizon 2040, ne plus « soutenir les entreprises activement impliquées dans le lobbying en faveur du pétrole ou du gaz, ou celles ralentissant ou bloquant les efforts pour sortir de ces secteurs ». Pour cela, l’entreprise va s’appuyer sur la Global Oil and Gas Exit List, une liste établie par une ONG allemande de 900 entreprises liées à l’industrie du gaz et du pétrole, qui fait référence parmi les défenseurs d’une finance décarbonée.

Des méthaniers brise-glaces de ce type transportent le gaz liquéfié. Flickr / CC BY-NC-ND 2.0 / Amanda Graham

« On salue la nouvelle, la Banque postale est la première banque en France et peut-être même dans le monde à annoncer sa sortie du pétrole et du gaz dans un délai court », se félicite Alix Mazounie, de l’ONG Reclaim Finance. « Ils vont même plus loin que ce que demande l’Agence internationale de l’énergie, qui estime qu’il faut stopper les nouveaux projets, mais ne va pas jusqu’à demander de sortir totalement de ces secteurs. » « C’est la première banque à reconnaître l’impératif scientifique qu’on ne peut pas continuer à exploiter les énergies fossiles », enchérit Lorette Philippot, des Amis de la Terre.

Les banques françaises au secours du pétrole, du gaz et du charbon

Selon nos confrères de La Tribune, la Banque postale détient encore 500 millions d’euros d’investissements et de financements dans le charbon et 700 millions dans le pétrole et le gaz. Soit en tout

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Auteur: Marie Astier (Reporterre) Reporterre