Déclaration du représentant russe à l'ONU sur le sabotage du Nord Stream — Vassily NEBENZIA

Mme la Présidente,

Aujourd’hui, nous sommes réunis ici pour une réunion tout à fait remarquable. Elle s’inscrit dans le droit fil de la réunion précédente concernant l’acte de sabotage du gazoduc Nord Stream que nous avons convoquée le 30 septembre dernier, mais cette réunion est totalement différente par son ton. Comme beaucoup d’entre vous s’en souviennent sûrement, il était déjà clair à l’époque qui pouvait être à l’origine de cet acte de terrorisme international (car c’est ainsi que nous qualifions cet incident), et les organes d’enquête russes ont entamé des procédures pénales en vertu d’un article correspondant du code pénal russe. Les dirigeants américains avaient fait des déclarations qui se résument à un message : si la Russie continue à faire ce que les États-Unis désapprouvent, le Nord Stream sera détruit. Puis, de manière plutôt inopportune, l’ancien ministre polonais des affaires étrangères Sikorski (qui savait manifestement quelque chose) s’est retrouvé sous les feux de la rampe, après avoir remercié les États-Unis [d’avoir détruit Nord Stream] sur les réseaux sociaux dans un paroxysme de russophobie. Ajoutez à cela un SMS plutôt indiscret de l’ancienne chef du gouvernement britannique Liz Truss [à Anthony Blinken juste après l’explosion de Nord Stream indiquant « C’est fait »], qui est également connue pour sa haine farouche envers mon pays. Pourtant, officiellement, les États-Unis ont fermement nié leur implication, réalisant les conséquences potentielles d’un tel sabotage d’une infrastructure internationale critique de pipelines. Ils le font toujours, d’ailleurs.

Depuis lors, la malveillance des fonctionnaires de Washington s’est accrue, notamment grâce à une autre célèbre russophobe, « marraine » du coup d’État anticonstitutionnel en Ukraine, Victoria Nuland. Cependant, nous ne convoquerions pas cette réunion uniquement pour cette raison. En effet, le 8 février, grâce à un éminent journaliste d’investigation américain et lauréat du prix Pulitzer, Seymour Hersh, nous avons appris non seulement le « qui », mais aussi le « comment ». Nous avons appris comment les États-Unis ont agi avec l’aide de la Norvège, leur allié au sein de l’OTAN. S’appuyant sur des faits et des témoignages, il prouve de manière convaincante que, lors de l’exercice BALTOPS de l’OTAN de l’été 2022, des plongeurs de l’US Navy ont placé des explosifs sous les pipelines, qui ont été déclenchés par les Norvégiens trois…

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Auteur: Vassily NEBENZIA Le grand soir