Déclaration du réseau des ATTAC en Europe sur l'apartheid vaccinal

Il n’y a pas de meilleur symbole de la division qui plane sur le monde contemporain que l’inégalité extrême dans l’accès à des vaccins anti-Covid-19. À ce jour, 75 % des vaccins ont été administrés dans seulement dix pays. Alors que les gouvernements européens les plus riches ont achetés des doses au-delà de ce dont ils ont besoin, beaucoup de pays n’ont pas encore pu vacciner les membres les plus vulnérables de leur population. Les pays à bas revenu n’ont pu vacciner que 0,5 % de leur population.

Big Pharma se vante de pouvoir produire 12 milliards de doses en 2021 et les pays européens achètent des troisièmes doses, mais dans le même temps, le mécanisme de distribution internationale Covax se retrouve avec un déficit d’un demi-milliard de doses. Cette inégalité ne peut être compensée par des actes de charité. Ce qu’il faut pour mettre un terme à ce scandale, c’est une action politique.

Au cœur du problème, nous trouvons le pouvoir monopolistique accordé par notre économie mondiale aux grandes entreprises et aux spéculateurs. Alors que la majorité des vaccins existants ont été mis au point grâce à de l’argent public, ils se retrouvent dans les mains du privé et c’est Big Pharma et ses soutiens financiers qui vont en engranger les bénéfices pendant des décennies. Les pays et les usines qui souhaiteraient fabriquer des vaccins n’en ont pas le droit. La collaboration et la transparence qui devraient caractériser la production de connaissance médicale sont remplacées par le secret et une concurrence à couteaux tirés.

Depuis plus d’un an, les pays du Sud Global demandent la suspension des règles régissant les brevets relatifs aux vaccins, médicaments et équipement médical anti-CoViD, bref, la suspension des règles ADPIC. Or un groupe de riches pays européens – surtout l’Allemagne, le Royaume Uni et la Suisse – bloquent leur proposition. En d’autres termes, ces pays qui ont accumulé des stocks de vaccins empêchent les pays qui n’en ont presque pas de produire les leurs. Sur quelle logique ? Les bénéfices des multinationales les plus riches au monde pèsent plus lourd dans notre économie mondiale que le droit à la vie des populations d’Afrique, d’Asie et d’Amérique latine.

Si rien n’est fait contre l’inégalité vaccinale, ça ne va pas seulement coûter des millions de vie supplémentaires et mettre en péril la reprise en main de nos existences, cela va également renforcer les inégalités pour au moins une génération.

Les monopoles, crées par le…

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Auteur: Collectif