Déclin des abeilles : près de 500 000 morts prématurés par an

Le déclin des abeilles et autres pollinisateurs affecte déjà fortement notre alimentation à l’échelle mondiale. Ainsi, chaque année, près de 500 000 personnes décéderaient prématurément, selon une étude publiée le 14 décembre 2022 dans la revue Environmental Health Perspectives.

Les chercheurs ont calculé dans une étude de modélisation qu’à l’échelle mondiale, « 3 % à 5 % de la production de fruits, de légumes et de noix sont perdus en raison d’une pollinisation inadéquate ». Les pertes de production sont surtout concentrées dans les pays à faible revenu, tandis que les impacts sur la consommation alimentaire et la mortalité sont plus importants dans les pays à revenu intermédiaire et élevé. 

Les pollinisateurs sont plus efficaces pour délivrer le pollen que le vent

Ils ont choisi trois pays en développement de taille, de géographie et de spécialité de culture différentes — le Honduras, le Népal et le Nigeria. Résultat : au Honduras, la valeur économique de la production agricole est 12 % inférieure à celle qu’elle devrait être si les pollinisateurs étaient abondants. Au Nigeria, cette perte atteint 17 % et au Népal 31 %.

La pollinisation animale augmente la production des trois quarts des variétés de cultures agricoles pour plusieurs raisons, estime l’équipe de recherche. « Les pollinisateurs sont plus efficaces pour délivrer le pollen que le vent ou l’autopollinisation, ce qui augmente le succès de la fertilisation. » Ils améliorent aussi la pollinisation croisée entre différentes plantes, ce qui favorise la diversité génétique.

L’étude pointe le fait que les plantes qui dépendent de la pollinisation animale sont aussi celles qui s’avèrent protectrices contre certaines maladies (maladies cardiaques, accidents vasculaires cérébraux, cancers, diabète) quand elles sont consommées en plus grande quantité : fruits, légumes, noix, légumineuses. Enfin, les pollinisateurs sauvages augmentent les rendements sans nécessiter d’intrants externes réguliers : « Ils peuvent générer des revenus importants pour les agriculteurs, améliorant ainsi leurs moyens de subsistance, avec des implications potentielles en aval pour leur santé », concluent les chercheurs.

Déjà en 2016, une autre étude publiée dans Nature pointait l’impact irrémédiable d’une disparition des abeilles. Les chercheurs estimaient à « 1,4 million par an le nombre de décès supplémentaires ».

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Auteur: Reporterre