Décoloniser la Kanaky-Nouvelle-Calédonie. Un extrait du livre de Benoît Trépied

Le 13 mai 2024, la Kanaky-Nouvelle-Calédonie a connu un embrasement sans précédent qui fera date. Les dégâts humains, matériels et politiques ont été considérables. Mais surtout, un processus de décolonisation unique dans l’histoire a été brutalement interrompu. Ce livre voudrait fournir les clés pour comprendre un tel bouleversement.

Du peuplement kanak du pays il y a trois mille ans aux colons venus « blanchir » le territoire, de la lutte pour l’indépendance aux accords de paix, il revient sur un long chemin d’émancipation et examine les mutations survenues ces quarante dernières années, d’un point de vue tant social, qu’économique et politique.

De la sorte, c’est un tableau complet et accessible qui est ici proposé par Benoît Trépied, anthropologue au CNRS, avec l’espoir que cet ouvrage puisse éclairer les consciences et, modestement, aider à imaginer les voies d’une décolonisation réussie à l’avenir. Nous publions ici la conclusion du livre qui revient sur les enjeux contemporains. 

« Les Kanak vous emmerderont jusqu’à l’indépendance, que vous soyez contents ou pas contents. »

Jean-Marie Tjibaou, 4 septembre 1987[1].

« Ici c’est Kanaky content ou pas content. »

Banderole indépendantiste, Nouméa, mai 2024[2]

Deux mois à peine après le soulèvement du 13 mai 2024, les législatives de juillet ont fait l’effet d’un coup de semonce en Kanaky-Nouvelle-Calédonie. Pas seulement à cause de la victoire surprise d’Emmanuel Tjibaou, mais aussi et surtout parce que les résultats montrent qu’en l’état actuel des rapports de force, les indépendantistes n’ont pas besoin de restreindre le corps électoral pour l’emporter. Obtenues avec un corps électoral ouvert, leurs 10 000 voix d’avance suscitent autant d’espoir dans leur camp que de crainte chez les loyalistes.

Mais cette nouvelle donne interroge aussi sur la pertinence du combat autour du…

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Auteur: redaction