Découverte : l’arbre le plus vieux du monde aurait 5 848 ans


Plus vieilles que les pyramides de Gizeh, le colosse de Rhodes ou encore la grande Muraille de Chine, certaines merveilles du monde n’ont pas attendu l’essor des civilisations humaines pour advenir. C’est apparemment le cas de « Gran Abuelo », un cyprès de Patagonie (Fitzroya cupressoides) prenant racine dans une vallée isolée du sud du Chili depuis près de 6 000 ans. C’est grâce aux récentes estimations de Jonathan Barichivich, amoureux des forêts et chercheur au Centre national de la recherche scientifique (CNRS), que le géant de plus de 60 mètres de haut apparait aujourd’hui comme l’arbre le plus vieux du monde, détrônant au passage les pins Brislecone de Californie (Etats-Unis).

« C’est un miracle », s’émerveille Jonathan Barichivich. S’il a toujours grandit dans les forêts du parc national d’Alerce Costero, le climatologue ne s’attendait pas à faire une telle trouvaille un jour. « Je n’ai jamais pensé à l’âge que pourrait avoir le Gran Abuelo », confie-t-il au Guardian. « Les disques ne m’intéressent pas vraiment. » 

Le tronc du Gran Alerce Abuelo fait 11 mètres de circonférence – Source : Wiki Commons

Un véritable défi scientifique

Mais à force d’admirer ses hauteurs, l’homme de 41 ans a fini par souhaiter percer le mystère. L’affaire n’est cependant pas si simple. Généralement, la méthode utilisée pour déterminer l’âge d’un arbre consiste à compter le nombre d’anneaux, ou de cernes, composant le tronc du végétal. Ce processus connu sous le nom de dendrochronologie nécessite donc un échantillon (carotte) prélevé dans le tronc de l’arbre vivant. Une autre technique consiste à analyser un fragment des racines en utilisant la datation au carbone. 

Dans les deux cas, ces prélèvements étaient tout bonnement impossible à effectuer sur Gran Abuelo, très fragilisé : le coeur du Fitzroya cupressoides a probablement pourri sous l’effet du temps et les racines du du vieil arbre sont déjà trop mal en point. « L’objectif est de protéger l’arbre, pas de faire la une des journaux ou de battre des records », explique le climatologue au magazine américain Newsweek.

« Ce n’est pas la peine de faire un grand trou dans l’arbre juste pour savoir que c’est le plus vieux. L’enjeu scientifique est d’estimer l’âge sans être trop invasif pour l’arbre. »

Un modèle statistique pour pallier le manque de données

Le chercheur et son collègue Antonio Lara, dendrochronologue à l’Université Australe du Chili, ont alors commencé…

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Auteur: Victoria Berni