Décroissance des avions : ingénieurs, écolos et salariés y réfléchissent

Des salariés du secteur aérien préoccupés par leur emploi, des riverains exaspérés par le bruit des avions et des associations luttant contre le changement climatique sont dans la même pièce. Ce n’est pas le début d’une mauvaise blague, mais le programme des Assises de l’aviation. L’événement, organisé du 17 au 26 septembre par l’association Notre Choix et le collectif Pensons l’aéronautique pour demain (PAD), se déroulera à Toulouse et à Paris. Le but : ne plus opposer les pro et les anti-avions, les réunir et réfléchir ensemble à une aviation « durable » pour le climat et les salariés.

Ces Assises arrivent à point nommé : en Europe, le trafic aérien retrouve progressivement sa vigueur d’avant la pandémie de Covid-19. Le secteur a été fortement touché par la crise sanitaire (les pertes de l’industrie s’élèvent à 126 milliards de dollars, soit 107 milliards d’euros) mais l’organisation de surveillance Eurocontrol a observé qu’au mois d’août 2021, le nombre de vols en Europe a atteint 71 % de son niveau de 2019. En France, les vols domestiques ont même retrouvé 94 % de leur niveau pré-Covid.

Un secteur responsable de 4 % des émissions mondiales

La vie reprend son cours… et le secteur aérien continue de polluer. Lorsque l’on s’intéresse à ses effets sur le climat, un chiffre revient régulièrement : l’aviation ne représenterait « que » 2 % des émissions mondiales de gaz à effet de serre. « C’est en général la valeur que donnent les personnes qui essaient de minimiser l’impact du secteur aérien, dit à Reporterre Charles-Adrien Louis, cofondateur du cabinet de conseil B&L Évolution. Elle ne prend en compte que les émissions dues au kérosène brûlé dans les avions. » Or il faut inclure dans le calcul d’autres phénomènes.

Les avions volent en moyenne à une dizaine de kilomètres d’altitude, et leurs réacteurs dégagent de la vapeur d’eau. Au contact de l’air, cette vapeur se condense et forme des traînées blanches derrière les appareils. Problème : ces traînées réfléchissent le rayonnement du soleil, et créent un effet de serre. « Ce pouvoir réchauffant est en ordre de grandeur supérieur à l’ensemble des émissions dues au kérosène », poursuit Charles-Adrien Louis. Ainsi, en intégrant cet élément, le cabinet B&L Évolution calcule que l’avion représenterait environ 4 % des émissions mondiales de gaz à effet de serre. « On doit considérer le secteur aérien dans sa globalité, ajoute l’expert de B&L…

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Auteur: Justine Guitton-Boussion (Reporterre) Reporterre