Déforestation, luttes indigènes… les enjeux écolos de la présidentielle au Brésil

Dimanche 2 octobre, 156 millions d’électeurs brésiliens se rendront aux urnes pour élire leur président. L’ex-capitaine de l’armée Jair Bolsonaro brigue un second mandat alors que le pays s’enfonce dans la crise : 15 % des ménages souffrent de la faim. L’actuel président d’extrême droite est en grande difficulté dans les sondages face à l’ex-président Lula, empêché d’être candidat il y a quatre ans pour une condamnation pour corruption, depuis annulée par la justice. Déjà favori à l’époque, il pourrait même obtenir les 50 % des voix nécessaires pour être élu dès le premier tour.

Outre l’économie, le pouvoir d’achat et les politiques de redistribution sociale, le débat électoral est marqué par un profond clivage idéologique entre les deux grands favoris. La question environnementale est souvent reléguée au second plan dans les débats mais c’est tout de même la première fois qu’elle fait partie intégrante du programme des principaux candidats à la présidentielle. Et pour cause, le Brésil a connu ces deux dernières années des événements climatiques extrêmes : une sécheresse historique dans le Centre-Ouest et des inondations meurtrières dans les régions littorales. Cet intérêt renforcé pour la crise climatique découle aussi des pressions internationales exercées depuis l’élection de Bolsonaro en 2019 — notamment qu’il lutte, enfin, contre la déforestation.


Un glissement de terrain à Recife, au Brésil, le 30 mai 2022, après les pluies torrentielles dans le nord-est du pays. © AFP/Sergio Maranhao

Dimanche dernier, en campagne à Belém, la capitale de l’État du Para, Jair Bolsonaro n’a pas eu un seul mot pour l’environnement. Cet État deux fois plus grand que la France a pourtant concentré à lui seul près de 40 % de la déforestation en Amazonie l’an dernier. Dans son programme, le président candidat propose d’adopter de nouvelles technologies pour suivre la déforestation, mettant en doute les données satellitaires fournies depuis quinze ans par l’Institut national de recherche spatiale.

Face à lui, Lula est de loin le candidat qui s’est le plus engagé pour la protection de l’environnement. Il a promis de créer un ministère des Indigènes et une tolérance zéro contre l’orpaillage, la déforestation et les incendies en Amazonie. Ses mesures efficaces de lutte contre la déforestation pendant les huit ans où il a gouverné le Brésil entre 2003 et 2010 donnent une certaine crédibilité à ses engagements, même si son bilan…

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Auteur: Reporterre