Delphine Batho : « La décroissance est le seul projet politique réellement alternatif »

Reporterre publie chaque jour de la semaine le portrait et l’interview de l’un des cinq candidats à la primaire des écologistes, dont le premier tour se déroule du 16 au 19 septembre et le second du 25 au 28 septembre, en vue de la présidentielle de 2022. L’ordre de passage a été tiré au sort.


Reporterre — Quelles sont les trois premières mesures qu’il faudrait prendre pour enrayer la crise climatique et la sixième extinction des espèces ?  

Delphine Batho — Avant de parler de mesures, il faut parler du projet de société. Celui, très clair, que je porte, est la décroissance. Que toutes les décisions soient prises non pas en fonction des bilans comptables et de la course folle à la surchauffe économique, mais en fonction du bien-être humain, de la lutte contre le réchauffement climatique et de la préservation du vivant.

Compte tenu de mon expérience des responsabilités, j’ai évidemment une idée précise du rythme des changements à opérer et du fait que beaucoup de choses se jouent en début de mandat. Je peux donc citer bien plus que trois mesures comme la loi de séparation des lobbies et de l’État, l’interdiction des pesticides, la mise en place d’une politique d’éducation populaire écologique de 7 à 87 ans et la rupture avec le présidentialisme. Et, bien sûr, une nouvelle loi de programmation des finances publiques basée non sur le PIB (produit intérieur brut) mais sur des indicateurs de réduction des inégalités, d’amélioration de la qualité de vie, de réduction des émissions de gaz à effet de serre et de préservation de la biodiversité.

Mais le programme précis est un processus à construire avec les citoyennes et les citoyens. La politique qui tombe d’en haut et s’impose aux gens entraîne une désaffection démocratique majeure. Je veux appliquer aux élections présidentielle et législative ce que nous avons fait aux élections municipales, à savoir une démarche écocitoyenne où l’élaboration des mesures, leur hiérarchisation et leur calendrier de mise en œuvre sont discutés par des assemblées citoyennes. Elles auront lieu dans toute la France, entre octobre 2021 et janvier 2022.

« Le programme précis est un processus à construire avec les citoyennes et les citoyens. » © Mathieu Génon/Reporterre

Parallèlement sera mis en place un conseil scientifique indépendant chargé d’évaluer la robustesse des propositions et tout un travail d’experts et de hauts fonctionnaires pour que ce projet soit solide et crédible.

La transition…

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Auteur: Émilie Massemin (Reporterre) Reporterre