Démocratie ressentie, dictature réelle

Début juin dernier, Macron a annoncé la dissolution de l’Assemblée Nationale et la tenue d’élections législatives dans un délai excessivement court (trois semaines). Espérant jeter une “grenade dégoupillée” dans les jambes de ses adversaires, comme il le disait lui-même, le vent lui a ramené dans la tronche puisque non seulement son parti a perdu lamentablement ces élections, arrivant troisième en nombre de voix, mais en plus ce n’est pas son adversaire préféré, le RN, qui l’a finalement emporté, mais l’union de la gauche. Un mois après la dénouement de ce scrutin – la majorité relative du Nouveau Front Populaire – rien n’a changé : le gouvernement nommé par Macron est toujours au pouvoir. Il s’agit ni plus ni moins d’un coup d’Etat, ou plutôt d’un auto-Coup d’Etat : lorsque les personnes au pouvoir décident de ne plus jamais le rendre. Cette réalité est cependant totalement ignorée par la majeure partie des médias et peine à s’imposer dans le débat public. Comment est-ce possible ?

“Quand l’extrême-droite obtient le pouvoir, elle ne le rend jamais”. Cette phrase est devenue un cliché de l’analyse journalistique et intellectuelle du risque RN au cours de cette année. Historiquement, elle est erronée : il y a des régimes d’extrême-droite qui ont fini par rendre le pouvoir (le régime de Pinochet au Chili a mis en place un référendum qui a mis fin au régime, par exemple, le premier mandat de Trump s’est terminé – tant bien que mal) et il y a des régimes non labellisés extrême-droite qui ont tout fait pour le garder (les régimes dit communistes mais aussi les deux Bonaparte en France, par exemple). Surtout, comme beaucoup d’inquiétudes portant exclusivement sur le RN, cette phrase s’applique désormais pleinement au régime macroniste, qui s’est toujours présenté comme le seul rempart contre l’extrême-droite. Ainsi, Macron ne veut pas rendre le pouvoir,…

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Auteur: Rédaction