Déni du réchauffement, mépris pour les renouvelables, haine des réfugiés climatiques : le « fascisme fossile »

C’est un étrange paradoxe. L’intensification des événements météorologiques extrêmes et le dérèglement du climat coïncident avec la montée de l’extrême droite, une force politique qui nie catégoriquement ces phénomènes. Le Zetkin Collective, un groupe composé de chercheurs, d’activistes et d’étudiants, vient de publier un livre sur le « fascisme fossile » aux éditions La Fabrique. Ils examinent ce que les principaux partis d’extrême droite ont dit, écrit et fait à propos du climat et de l’énergie dans treize pays européens, dont la France.

Entre déni et mensonges

Parmi les enseignements, le négationnisme climatique pur et dur – c’est-à-dire le déni des causes et des conséquences du réchauffement – constitue encore aujourd’hui la ligne majeure de plusieurs partis d’extrême droite en Europe. En Allemagne, l’AfD, lorsqu’elle est entrée au Bundestag en 2017, affiche une position sans équivoque sur le changement climatique. Ce dernier serait « à l’œuvre depuis le début de l’existence même de la Terre ». Selon l’AfD, l’alternance froid-chaud des températures a toujours eu lieu. Davantage de CO2 permettrait même des récoltes plus abondantes… Ce dernier argument a aussi été utilisé en 2016 par le parti réactionnaire polonais Droit et justice. Selon son ministre de l’environnement, « il n’y a pas de consensus scientifique » sur le changement climatique.

Même tonalité aux Pays-Bas avec le Forum voor Democratie (FVD). En Grande-Bretagne, Nigel Farage, fondateur de UKIP (Parti pour l’indépendance du Royaume-Uni) a brandi en 2013, devant le Parlement européen, deux imprimés de la Nasa censés prouver que la calotte glaciaire arctique s’était accrue de 60 % en un an, et dont il faisait une lecture erronée. « Nous entrons actuellement dans une période de 15 à 30 ans de refroidissement climatique global. Nous avons fait l’une des…

Auteur: Sophie Chapelle
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