À Lyon, 149 enfants, dorment à la rue. 328, dont 34 bébés, sont sans hébergement dans la métropole. Face à ce constat et à l’invisibilisation des femmes sans abri, avec deux militantes du Droit au logement, nous avons créé le collectif Solidarités entre femmes à la rue et organisons des réunions en non-mixité. À chaque réunion, c’est un déferlement de femmes dans la détresse la plus absolue, venant de tous les horizons : certaines sont hébergées par un tiers à la suite de violences conjugales, d’autres survivaient dans un campement évacué, comme celui de la place de Milan, près de la gare Part-Dieu, fin juin. Des femmes seules ou avec des enfants, parfois de quelques mois. Elles venaient demander des solutions aux collectifs présents, le nôtre et ceux qui nous ont rejointes : Planning familial du Rhône, Intersquat, collectif Soutiens / Migrants Croix-Rousse. Parce que l’État ne leur en propose pas.
Pourtant, être une femme engendre un risque de mal-logement deux fois plus important. Le statut de mère isolée est beaucoup moins protecteur que par le passé, quand ces publics vulnérables étaient pris en charge en urgence. Dorénavant, sur les ménages recensés à la rue, un tiers sont des femmes seules avec enfants. Et lorsqu’il y a des solutions d’hébergement, elles sont surtout pensées pour un public masculin : les dispositifs sont inadaptés aux problématiques des femmes. C’est ce que décrit très précisément le dernier rapport de la Fondation Abbé-Pierre.
Être une femme engendre un risque de mal-logement deux fois plus important.
Face à ces multiples situations de sans-abrisme, inquiètes à l’approche des grandes vacances, nous n’avons pas eu d’autre choix que d’occuper le gymnase Bellecombe, dans le 6e arrondissement, le 22 juin dernier. Le soir même, la mairie a constaté notre occupation et nous a dit que notre présence était tolérée, tout…
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