Saint-Leu-la-Forêt (Val-d’Oise)
De notre envoyée spéciale
« Depuis trois semaines, nos jours ne sont plus des jours, nos nuits ne sont plus des nuits », déplore le rabbin Mihael Benegmos, samedi 4 novembre, dans son commentaire de la parasha, l’extrait de la Torah de la semaine. Ce jour de shabbat –dernier jour de la semaine juive– est traditionnellement consacré au repos, à la coupure avec le tumulte du monde et vient même suspendre les rites du deuil prescrits aux fidèles dans le judaïsme. Depuis son estrade cependant, le rabbin de cette communauté juive d’Ermont-Eaubonne (Val-d’Oise) a une vue directe sur l’écran qui diffuse les images des caméras de surveillance entourant la synagogue située à Saint-Leu-la-Forêt. Sur l’une des images, on aperçoit la voiture de police pleine d’agents stationnée pour toute la durée du shabbat. Une protection rapprochée qui ramène une actualité menaçante au cœur de la vie juive. « Depuis les attaques du 7 octobre, nous devons déclarer toutes nos activités et le nombre de nos participants, indique Marc Elalouf, le président du centre communautaire d’Ermont-Eaubonne. Avant, la police patrouillait de temps en temps, maintenant, elle est statique, le temps de nos offices. »
La synagogue, qui rassemble d’ordinaire une dizaine de personnes le samedi, en accueille ce jour-là près d’une centaine à l’occasion du Shabbat mondial, au cours duquel les juifs du monde entier sont invités, une fois par an, à vivre shabbat tous ensemble. « C’est un concept qui, d’habitude, ne nous parle pas trop », déclare Josiane Sberro, qui a fondé le centre communautaire il y a quarante ans. Il accueille près de 120 familles d’origines diverses, et aux pratiques plus traditionnelles que religieuses, pour la majorité. « Je n’ai pas l’habitude de venir à la synagogue le samedi, même pour le Shabbat mondial, confesse Josiane. Mais, cette année, j’avais besoin…
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Auteur: Alix Champlon