Dernière leçon sur le confinement

Quel rapport y a-t-il entre le confinement, la sexualité de groupe, les drogues de synthèse, Marguerite Duras et l’académisme marxiste ? Vous le découvrirez en lisant cet excellent article d’Olivier Cheval.

Il y a à Paris chaque week-end, du vendredi soir au lundi matin, dans quelques dizaines d’appartements du centre, du nord et de l’est de la capitale, des centaines de garçons, peut-être quelques milliers, qui se retrouvent pour baiser durant une vingtaine ou une trentaine d’heures d’affilée grâce à l’usage de drogue de synthèse. L’orgie est une activité sociale dont l’existence est avérée depuis au moins trois millénaires, et la partouze est une pratique sexuelle remontant loin dans l’histoire des lieux de sociabilité de l’homosexualité masculine. Ce qui semble nouveau cependant, plus encore que la massivité du phénomène, c’est d’une part sa stabilisation dans des formes instituées qui tendent à la normalisation de cette pratique : sa structuration autour de normes sociales qui autorisent les subjectivités à en éprouver la normalité ; c’est d’autre part l’appareillage technologique sur lequel cette codification se fonde.

Un réseau social, l’application de rencontres Grindr, a établi un monopole sur le mode de recrutement des participants, tandis qu’un arsenal chimique a modelé les nouveaux usages de ce sexe en groupe. La combinaison de deux drogues de synthèse, la 3-MMC et le GHB, qui a démontré sa capacité à désinhiber, à exciter, à augmenter le plaisir sexuel et à tenir éveillé, est à la fois le carburant de ces regroupements et le cocktail addictif assurant leur répétition semaine après semaine. Pour combler les troubles érectiles provoqués par la 3-MMC, les garçons désirant faire usage de leur pénis ont tendance à avoir recours au citrate de sildénafil (commercialisé par Pfizer sous le nom de Viagra). La récente mise sur le marché d’une combinaison de…

Auteur: lundimatin
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