Les promesses mirobolantes de l’hydrogène n’étaient-elles qu’une illusion, sur le point d’être dissipées ? Un vent d’inquiétude flottait ces derniers temps sur le secteur, perceptible jusque dans la communication de l’Hydrogen Council, un groupe de lobbying représentant des industriels majeurs du domaine. « L’industrie de l’hydrogène propre est confrontée à des vents contraires », qui ont entraîné un développement « plus lent que prévu », écrivait-il en décembre 2023.
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Présenté comme l’un des piliers de la transition énergétique, ce gaz possède des vertus qui le rendent, de fait, indispensable. L’hydrogène « vert », c’est-à-dire produit par électrolyse de l’eau à partir d’énergies renouvelables, peut à la fois servir à stocker de l’énergie (un enjeu essentiel pour compenser l’intermittence de la production électrique des éoliennes et panneaux photovoltaïques), à fabriquer des carburants décarbonés et, surtout, à remplacer les énergies fossiles dans des secteurs industriels difficiles à décarboner autrement, comme la sidérurgie et de vastes pans de l’industrie chimique.
Ces derniers mois, pourtant, plusieurs analyses majeures se sont montrées assez pessimistes, voire carrément alarmistes quant à nos capacités à déployer l’hydrogène vert dans les temps impartis pour tenir nos objectifs climatiques.
C’est le cas d’un rapport publié en janvier par l’Agence internationale de l’énergie (AIE) qui revoit à la baisse, de quelque 35 %, ses prévisions de croissance pour la production d’hydrogène vert d’ici 2028, par rapport à l’évaluation établie l’année précédente. Pire encore : seuls 45 gigawatts (GW) de capacités de production d’hydrogène vert additionnels devraient être construits entre 2023 et 2028, soit… 7 % des projets annoncés pour cette…
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Auteur: Vincent Lucchese