Des abeilles pour résoudre les « conflits » entre les humains et les éléphants

Nestor Engone Elloué est docteur en philosophie et chercheur associé au laboratoire « Sciences, Normes, Démocratie », Sorbonne Université.

Le dimanche 30 août 2020, le ministre des Forêts et de l’Environnement du Gabon a inauguré une barrière électrique délimitant 36 hectares au village Boléko, situé dans la province de l’Ogooué-Ivindo. Cette barrière électrique, qui s’ajoute aux autres déjà installées dans différents lieux, est présentée comme une solution permettant de résoudre les conflits humains/éléphants. Si l’objectif est uniquement de préserver les populations rurales des dommages causés par les pachydermes, on peut dire que cette solution inspirée d’une initiative kényane est efficace. Mais, si le but est de résoudre les conflits humains/éléphants dans une perspective écologique, responsable et durable, ne faudrait-il pas plutôt se tourner vers des solutions alternatives et écoresponsables ?

Il faut tout d’abord admettre deux choses. Premièrement, on ne peut pas ignorer le calvaire que vivent plusieurs paysans gabonais à cause des dégâts occasionnés par les éléphants (dégâts aux cultures, mort(s) d’humain(s), destructions de biens, etc.). Deuxièmement, on ne peut oublier le fait que les éléphants appartiennent à une espèce menacée qu’il faut préserver (on compte aujourd’hui près de 415.000 éléphants sur le continent africain, contre 3 à 5 millions au début du XXe siècle). Ces deux faits supposent de reconnaître deux impératifs de sécurité pris en compte par l’État gabonais pour résoudre les conflits issus de la cohabitation humains/éléphants : d’une part, un impératif de protection des populations rurales, et d’autre part, un impératif de protection des…

Auteur : Reporterre
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