25 mars 2021 à 17h42,
Mis à jour le 25 mars 2021 à 18h20
Durée de lecture : 4 minutes
Un homme au crâne explosé. Un enfant allongé sur un lit d’hôpital, l’abdomen transpercé. Des funérailles, des gens en pleurs ou ensanglantés. Jeudi 25 mars, devant l’entrée de la tour du groupe Total à la Défense, une vingtaine de militants d’Extinction Rebellion et de l’ONG Info Birmanie ont affiché des dizaines de photos des violences commises contre des manifestants en Birmanie.
Leur but : demander au géant pétrolier de stopper le versement des taxes et impôts issus de son activité gazière à la junte birmane, responsable d’un coup d’État le 1er février dernier. Depuis ce jour, les Birmans se sont engagés dans un vaste mouvement de désobéissance civile violemment réprimé. Près de 275 personnes ont été tuées, 2.800 interpellées et 1.500 croupissent encore dans les geôles du régime militaire. Le rapporteur spécial de l’ONU sur la Birmanie, Thomas Andrews, parle de « crimes contre l’humanité » et demande un sommet international d’urgence sur la situation dans ce pays.
Total : un important financeur de la junte birmane
Total, lui, avoue du bout des lèvres être « préoccupé » par la situation sans pour autant y restreindre ses activités. Le groupe, présent en Birmanie depuis 1992, exploite principalement les champs de gaz en mer Yadana et Sein, qui assurent la moitié de la consommation de gaz du pays. La compagnie avait eu recours au travail forcé dans les années 1990 pour construire le gazoduc permettant de transporter ce gaz. Pour éviter d’être condamnée, elle avait indemnisé les sept Birmans qui l’accusaient.
Depuis, la compagnie poursuit ses activités. Selon l’ONG Justice for Myanmar, Total a versé plus de 229 millions de dollars de taxes à l’État birman en 2019, dont 51 millions au ministère des Finances et 178,6 millions au Myanmar Oil and Gas Enterprise (MOGE) contrôlé par les militaires.
En août 2020, sa filiale Moattama Gas Transportation Co, enregistrée aux Bermudes, a reçu le « prix du plus gros contribuable » dans la catégorie « entreprises étrangères ».
Les manifestants ainsi que le gouvernement démocratiquement élu demandent aujourd’hui à Total de placer l’argent de ces taxes dans un compte séquestre, en attendant le retour à la normale. Un communiqué signé par Greenpeace France, Les Amis de la Terre France, la Ligue des droits de l’Homme, Info Birmanie, Notre Affaire à Tous, Sherpa et 350.org soutient cette…
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Auteur: Laury-Anne Cholez (Reporterre) Reporterre