Des aliments de qualité pour les quartiers populaires : « On a aussi droit au beau quand on n'a pas de thunes »

Le hall d’entrée du centre socioculturel Maurice Noguès, dans le 14e arrondissement de Paris, est déjà très animé en ce samedi après-midi. Et pour cause : le centre accueille dans ses locaux un concours de cuisine réunissant les talents culinaires du quartier. De nombreuses habitantes – des femmes à une écrasante majorité – sont venues accompagnées de leurs enfants ou de leurs amies. Le plaisir de se retrouver et les embrassades ne se font pas attendre, tandis que certaines s’affairent déjà en cuisine. Dans un coin, les enfants mettent également la main à la pâte en préparant brochettes de fruits, pancakes et autres douceurs sucrées.

« Aline, je peux te parler ? », « Aline, comment ça va ? », « Aline, je mets ça où ? » Sans cesse sollicitée, la présidente de l’association Vers un réseau d’achat en commun (VRAC), Aline Di Carlo, passe d’une salle à l’autre pour finaliser les derniers détails. Tapis rouge : OK, sièges pour le public : OK, table des juré·e·s : OK. On la sent perfectionniste pour cet évènement que l’association prépare pour la deuxième fois seulement, après une première édition dans le 18ᵉ arrondissement.

Becs sucrés

Le jury de la partie sucrée du concours, exclusivement féminin, à l’image de la majorité du public présent.

©Nils Hollenstein

À rebours des clichés

« L’idée du concours, c’est de prendre le contre-pied des clichés sur les quartiers populaires. Ici, on a des talents et des savoir-faire d’un peu partout avec une envie commune : faire du beau et de la qualité. » Ce mantra guide l’activité de l’association au quotidien. Depuis presque dix ans, Vrac, fondé à Lyon, monte des groupements d’achats dans les quartiers prioritaires de la politique de la ville (QPV). Son objectif : permettre à des habitant·e·s de ces quartiers populaires d’accéder à des produits bios, locaux et équitables, tout en faisant tomber la barrière tarifaire pratiquée dans les grandes enseignes.

Les plats sont observés, goûtés et notés par le jury. Le Thiou de Maydouna et sa viande en trompe-l'œil ont raflé la mise et remporté le 1er prix.

Heureux élu

Les plats sont observés, goûtés et notés par le jury. Le Thiou de Maydouna et sa viande en trompe l’œil ont raflé la mise et remporté le 1er prix.

©Nils Hollenstein

Acheter en grosse quantité, sans intermédiaire, en évitant les emballages superflus, « permet de limiter les prix, sans saigner les producteurs », explique Boris Tavernier, fondateur et délégué général de l’association. « Ce sont les producteurs qui fixent leurs prix, nous on achète, selon nos…

La suite est à lire sur: basta.media
Auteur: Nils Hollenstein