Des amis de Pierre Rabhi prennent la parole

La publication de cette tribune a fait l’objet d’un vif débat au sein de la rédaction de Reporterre. Dans les tribunes, les auteurs expriment un point de vue propre, qui n’est pas nécessairement celui de la rédaction.

La liste complète des signataires est en fin de tribune.


Dès l’annonce de son décès samedi 4 décembre, un torrent de boue s’est répandu sur le paysan philosophe Pierre Rabhi, sans même respecter une simple journée de deuil. Une acrimonie dont d’autres personnalités, parfois bien plus polémiques et dont l’engagement était bien moins humaniste, n’ont pourtant pas fait l’objet. Nous qui le connaissions bien, qui avons travaillé avec lui, qui l’avons côtoyé durant des années voire des décennies, nous avons été ahuris par la violence de ces attaques et par le décalage entre ce qui était dit et ce que nous connaissons de Pierre.

Pierre Rabhi n’était pas parfait. Il était comme tout le monde. Ce que semble avoir (re)découvert une partie de la presse qui, après l’avoir exagérément porté au pinacle (contribuant à forger une image de « prophète » de l’écologie), se plaisait à l’égratigner ou à ne plus l’inviter, le trouvant moins fréquentable. Pourquoi ? Parce que des accusations en homophobie, en misogynie, en sectarisme et en enrichissement personnel couraient. Une enquête du Monde diplomatique, une dans Vanity Fair et un extrait d’un livre d’entretiens, resservis ad nauseam sur les réseaux sociaux, servent désormais de preuves à charge pour solder le cas Rabhi. Lui qui fut si souvent accusé d’être trop consensuel, ne l’est finalement plus du tout.

Il ne s’agit pas ici de le défendre coûte que coûte. Nous sommes nombreux parmi les signataires de ce texte à avoir connu des désaccords avec Pierre. Et tant mieux. Les désaccords font grandir, pour qui se respecte. Il s’agit plutôt de rétablir des faits.

L’importance du contexte

Elle tient à une phrase extraite d’un livre d’entretiens avec Olivier Le Naire, Pierre Rabhi semeur d’espoirs (Actes Sud, 2013) : « Je considère comme dangereuse pour l’avenir de l’humanité la validation de la “famille” homosexuelle alors que, par définition, cette relation est inféconde. » Cette phrase, isolée de son contexte, est bien évidemment choquante à bien des égards pour qui se bat pour les droits des personnes LGBTQIA+. Nous sommes d’ailleurs un certain nombre à l’avoir été. Mais tout est (comme très souvent) dans le contexte.

L’ouvrage paraît en plein débat sur le mariage…

La suite est à lire sur: reporterre.net
Auteur: Reporterre