Des années après l’attaque des serveurs de la fac Paul Valéry, trois jeunes en procès malgré un dossier vide

L’amphithéâtre principal de la faculté Paul-Valéry a été occupé pendant plusieurs semaines pendant le mouvement contre la loi « Orientation et réussite des étudiants » (ORE), au printemps 2018

Le 11 avril 2018, en plein mouvement social contre la sélection à l’université, les serveurs de la faculté Paul-Valéry sont attaqués, rendant impossible la tenue d’examens exceptionnellement prévus en ligne pour contourner le blocage du campus par les étudiants mobilisés. N’ayant pas pu identifier de coupable, le tribunal de Montpellier poursuit trois jeunes pour refus de prélèvement d’ADN et de communication de code téléphonique. Le procès – et le rassemblement de soutien – se tiendront ce mercredi 15 décembre à 14 heures devant le palais de justice de Montpellier.

Au printemps 2018, la France est en ébullition. Des dizaines de facultés sont bloquées pour exiger le retrait de la loi ORE, dont l’objectif principal est d’accroitre la sélection sociale à l’université en empêchant un bachelier d’avoir automatiquement accès à la faculté de son choix. Concrètement, depuis l’instauration de cette réforme, le bachelier doit se rendre sur une application web, Parcoursup, pour formuler des vœux d’affection qui peuvent être refusés sans justification, à la discrétion d’un algorithme automatisant la discrimination des plus pauvres.

À Montpellier, la mobilisation est puissante, avec des semaines d’occupation active, des manifestations dynamiques et des assemblées générales régulières des étudiants et du personnel. La réaction ne se fait pas attendre. D’abord fasciste, avec le tabassage d’étudiants à la faculté de droit, puis policière, avec l’investissement, par une cinquantaine de policiers, d’un amphithéâtre alors vide pour y prélever de l’ADN et promettre que les étudiants mobilisés seront tenus pour responsables des centaines de milliers d’euros de dégâts occasionnés par l’occupation, selon la ministre de l’enseignement supérieur, Frédérique Vidal.

Le 27 mars 2018, plusieurs milliers de personnes participent à une assemblée générale et votent pour la démission du président de l’université, Patrick Gilli

Quand les serveurs sont physiquement mis hors service, alors que la direction avait tout misé sur les examens en ligne pour casser le mouvement, la même ministre promet dans la foulée des poursuites judiciaires. Ce n’étaient pas des paroles en l’air. Le 5 décembre 2019, un an et demi après les…

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Auteur: Le Poing