Des associations attaquent l’État français en justice pour l’effondrement de la biodiversité

C’est une première mondiale. Dans la continuité de l’Affaire du siècle, les associations environnementales Notre affaire à tous et Pollinis ont annoncé, jeudi 9 septembre, qu’elles comptaient engager une action en justice administrative contre l’État français pour « manquement à ses obligations de protection de la biodiversité ».

Oiseaux, mammifères, amphibiens, poissons, mais aussi arbres, fleurs et algues, le déclin général de la biodiversité, constaté sur l’ensemble de la planète, a atteint un niveau catastrophique, compromettant la survie même de l’humanité. 

Parmi les huit millions estimées, s’alarme le dernier rapport de la Plate-forme intergouvernementale sur la biodiversité et les services écosystémiques (IPBES), un million d’espèces animales et végétales sont menacées, à brève échéance, d’anéantissement.

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C’est sans compter les insectes. En seulement trente ans, les populations de ces invisibles victimes des activités humaines auraient chuté de près de 75 % en Europe, si l’on en croit une étude internationale publiée en 2017 dans la revue PLoS One

À l’échelle mondiale, ajoutait en janvier dernier une synthèse de l’Académie nationale des Sciences américaine, 40 % des espèces d’insectes seraient en déclin, 30 % seraient menacées d’extinction et, à ce rythme, toutes pourraient avoir disparu de la surface terrestre d’ici cent ans. 

Ailés ou non, faisant partie de la micro-faune du sol comme les lombrics et les collemboles, ou des plus célèbres pollinisateurs comme les abeilles, les bourdons et les papillons, les insectes souffrent d’un mal commun : l’agriculture « conventionnelle », véritable fléau de la biodiversité.

Le déclin massif des insectes (et avec eux des petits oiseaux, des rongeurs et de leurs prédateurs) résulterait en grande partie des pratiques agricoles intensives, très gourmandes en pesticides et en engrais de synthèse, mais aussi ennemies féroces des habitats sauvages essentiels, bois, haies, bocages, buissons…

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Les pesticides, en particulier « systémiques », c’est-à-dire ceux dont on enrobe les graines destinées à être semées, auraient des conséquences dévastatrices sur le vivant.

Lorsqu’ils sont…

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Auteur: Augustin Langlade