Des centaines d'écoles bâties sur des sites contaminés

C’est un poison discret distillé un peu partout en France : les sols pollués. De la simple station service à l’imposante usine chimique en passant par les mines, ces sites ont souvent été fermés sans précaution ni dépollution. Notre passé industriel a laissé des traces toxiques difficiles à traiter aujourd’hui. Reporterre vous le raconte de trois façons : en se plongeant dans un quartier de Marseille au lourd passé industriel ; avec le bilan d’une démarche officielle qui voulait identifier les écoles polluées (l’article que vous lisez) ; au travers d’un entretien avec la sénatrice qui veut une loi pour protéger les sols à paraître demain samedi.


Des métaux lourds dans la cour de récréation, au point que l’école va être finalement reconstruite. Des solvants dans l’air des salles de classe, qui nécessitent d’évacuer le collège. Des odeurs d’hydrocarbures dans les locaux techniques au sous-sol, qui nécessiteraient des travaux. C’est une inquiétante carte des établissements scolairesqu’une campagne du ministère de la Transition écologique — une fois n’est pas coutume — a permis de dessiner.

Lancée en 2010, pilotée par le Bureau des recherches géologiques et minières (BRGM) sous les ordres du ministère, elle avait d’abord identifié plus de 2 000 « établissements sensibles ». Principalement des crèches, écoles, collèges, lycées, ainsi que des centres sociaux, construits sur ou à proximité d’anciens sites aux activités industrielles polluantes. Parfois une grosse usine chimique, plus souvent encore une ex-station service, tout simplement un pressing fermé ou une petite usine, dont la mémoire avait été perdue quand l’école a été construite.

Établissements scolaires concernés par les sites et sols (potentiellement) pollués. © Carte du BRGM

Chacun de ses établissements s’est vu proposer un diagnostic, afin de vérifier s’il est effectivement pollué. En cas de réponse positive, un rapport indiquait s’il était nécessaire de prendre des mesures contre cette pollution, et lesquelles.

Onze ans plus tard, la campagne est seulement en voie d’achèvement. 1 359 établissements avaient été diagnostiqués en juin 2020, date des dernières données disponibles. Une actualisation prochaine nous a été promise, sans que l’on nous donne de date. Bien qu’incomplets les chiffres sont édifiants :

  • Seuls 37 % des lieux inspectés sont indemnes de pollution. Ils sont classés dans la « catégorie A » ;
  • 50 % ont été considérés comme…

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Auteur: Marie Astier (Reporterre) Reporterre