Des diables étrangers en travers du chemin de l'Afghanistan — M.K. BHADRAKUMAR

La sélection des participants est frappante – sur la base du qui a besoin de savoir – la Turquie est exclue, la Norvège est admise. On peut supposer que l’Occident ne fait plus confiance aux Turcs pour garder des secrets. Mais la Norvège se rend indispensable en tant que pays européen doté d’un appareil de renseignement de premier ordre qui sert les intérêts occidentaux.

Curieusement, l’Australie et le Canada ont participé, mais ils font partie des « Five Eyes ». Et les Five Eyes sont présents partout où il est question de déstabiliser la Russie ou la Chine. C’est Washington qui décide.

La réunion de Paris tire la sonnette d’alarme. Le 7 mars, le Conseil de sécurité des Nations Unies a également tenu une réunion sur les femmes et la paix au siège des Nations Unies à New York, au cours de laquelle, fait intéressant, l’ambassadrice américaine Linda Thomas-Greenfield a mis en exergue « la violence et l’oppression des femmes et des filles » en Afghanistan, en Iran et dans les « régions de l’Ukraine occupées par la Russie ».

L’intérêt excessif de la France à accueillir la réunion n’est pas surprenant. La France soutient le prétendu Front national de résistance d’Afghanistan [NRFA] dirigé par les Panjshiris fidèles à Ahmad Massoud, fils aîné du chef militaire antisoviétique, Ahmad Shah Massoud.

Le président Emmanuel Macron a joué un rôle actif pour convaincre le président du Tadjikistan, Emomali Rahmon, de prêter son pays pour qu’il serve de sanctuaire au NRFA pour organiser une insurrection armée contre le gouvernement taliban de Kaboul, avec l’aide de l’Occident.

Macron a une dent contre le groupe russe Wagner qui a remplacé les troupes françaises dans la région du Sahel en Afrique du Nord, région qui était le terrain de jeu de la France depuis le déploiement de troupes en 2015 au Burkina Faso, au Tchad, au Mali, en Mauritanie et au Niger pour établir des bases militaires, soi-disant pour lutter contre les « djihadistes ».

Mais la présence française est devenue de plus en plus impopulaire dans la région et la menace islamiste n’a fait que s’étendre tandis que la France se mêlait de politique locale dans ses anciennes colonies. Finalement, les motivations de Macron sont devenues suspectes aux yeux des Africains et l’impression que le corps expéditionnaire français agissait davantage comme une force d’occupation s’est répandue.

Lorsque les États africains ont commencé à remplacer les contingents français par le groupe russe Wagner, Macron a…

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Auteur: M.K. BHADRAKUMAR Le grand soir