Des habitants luttent pour sauver 12ha de forêt ancienne et des zones humides en Haute-Loire

Installer un parc d’activités à la place d’une forêt ancienne, bétonner une zone humide, combler des sources d’eau en échange d’emplois incertains : c’est le projet fou de la Communauté de communes Loire-Semène, qui prévoit de troquer des parcelles de nature contre des entreprises, malgré l’opposition des habitants.

Ce drame ordinaire se passe à Saint-Didier-en-Velay, près de Saint-Étienne, en Haute-Loire. C’est là que sur une douzaine d’hectares du bois de Bramard, la Communauté de communes veut implanter sa nouvelle zone artisanale (ZA) qui accueillera, prétend-elle, deux à trois cents emplois et sera destinée à stimuler un département en perte de vitesse.

Coût estimé du projet : 5 millions d’euros, dont une partie servira, selon les promoteurs, à financer les mesurettes de compensation (« sanctuarisation » d’un bois, « restauration » de zones humides…) désormais obligatoires pour bétonner des sols, dans le cadre de la (très souple) stratégie « zéro artificialisation nette » du gouvernement.

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Les défenseurs de l’environnement, eux, sont vent debout : rassemblés sous la bannière de l’association « Sauvegarde environnement – Collectif Bois de Bramard », ils dénoncent un projet douteux sinon inutile, au coût environnemental exorbitant et très peu plébiscité par la population.

Il faut dire que leurs arguments sont légion. En plus de détruire 12 ha de forêts (au milieu de nulle part), la future zone d’activités anéantira 1 100 m2 d’une zone humide mitoyenne où se trouvent six sources d’eau et deux tourbières alimentant une rivière, le Sambalou, qui ne pourra sans doute plus remplir ses fonctions de « château d’eau » une fois les régions limitrophes asséchées et bétonnées.

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La question de l’eau est d’ailleurs liée à l’usage intemporel du territoire : d’après l’association Des Pierres et des Hommes, qui inventorie le patrimoine lithique du massif du Pilat, la zone convoitée dans le bois de Bramard serait un site mégalithique.

Un inventaire réalisé en août dernier par l’association montre en effet que des menhirs et des pierres à cupules, c’est-à-dire creusées par la main de l’homme, ont été installés il y a au moins 5 000 ans…

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Auteur: Augustin Langlade