Des industriels français complices de crimes de guerre commis par Israël ? — Alice ODIOT

Le 17 juillet 2014, au cours de l’opération « Bordure protectrice », un missile porté par un drone explose sur une terrasse de Gaza, tuant trois enfants. L’engin est israélien, mais une pièce retrouvée par un enquêteur de l’ONG Al Mezan, estampillée Made in France, permet d’établir un lien juridique entre un crime de guerre et un industriel français. Une enquête est instruite depuis 2018 par le pôle « crimes contre l’humanité » du tribunal de Paris.

Comment s’est manifesté votre intérêt pour cette affaire ?

Alice Odiot C’est une histoire que j’avais repérée dans les médias, même si elle y était restée discrète. Je suis habitée par les questions de justice, ce que c’est que rendre justice. Voilà pourquoi ces crimes de guerre m’intéressent : que peut-on faire quand on ne peut ni punir ni pardonner ? Ce sont des crimes qui ont l’air abstrait. Avec Sophie Nivelle-Cardinale (qui coréalise – NDLR), nous avions à cœur de rendre celui-ci concret, de donner un visage aux victimes.

Vous avez suivi Yamin, l’enquêteur d’Al Mezan, pendant plusieurs mois…

Alice Odiot Nous avons fait le choix d’entrer dans cette histoire par le biais de son travail. Il va remarquer la petite pièce (un capteur de position utile au guidage du missile, produit par la société Exxelia – NDLR) et, d’un coup, trouver un sens à son travail : ce morceau de métal, où est inscrit le nom d’une société française, donne la possibilité d’une plainte. D’ordinaire, la recherche d’éléments incriminants ne marche jamais. En premier lieu parce que l’organisme israélien chargé de recevoir les plaintes ne donne jamais suite. Cela rend le deuil des familles impossible. C’est cela qui nous a intéressées.

Avez-vous été confrontées à des difficultés dans cette recherche ?

Alice Odiot L’enquête a été…

Auteur : Alice ODIOT
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