Des inondations historiques frappent le nord du Brésil

Inondations
Monde

São Paulo (Brésil), correspondance

Surnommée la « Venise brésilienne » pour l’abondance de ses rivières et canaux, la mégalopole de Recife est plongée sous les eaux depuis plus d’une semaine. Dans la nuit de vendredi à samedi, entre 200 et 250 millimètres de précipitations se sont accumulés en à peine douze heures en plusieurs points d’une aire urbaine où vivent 4 millions d’habitants.

Les images de maisons précaires s’effondrant comme des châteaux de cartes, avant d’être emportées par des torrents boueux sous les cris d’effroi des habitants, viennent rappeler un triste constat : la plupart des 91 victimes et 26 disparus résidaient dans des bidonvilles construits à flanc de colline ou en zone marécageuse, comme le tiers de la population.

Pas moins de douze glissements de terrain ont été répertoriés par le gouvernement de l’État du Pernambouc, et la plupart sont survenus samedi 28 mai au petit matin, après une semaine de fortes précipitations et une nuit de pluies torrentielles. Débordées, les autorités ont anticipé la prise de fonctions de 92 nouvelles recrues dans les rangs des pompiers, envoyés dès samedi sur la recherche de dizaines de disparus sous les amas de terre et de débris.

« J’étais submergé de boue jusqu’au front, j’ai essayé de sauver mes grands-parents, mais ma mère a été emportée avec eux », a témoigné à la chaîne de télévision Globo Thiago Estêvão, un jeune apprenti maçon au visage tuméfié. Il est le seul survivant d’une famille habitant le quartier martyr de Jardim Monte Verde, où au moins quatre effondrements ont fait plus de vingt morts. Dans l’État voisin d’Alagoas, les inondations ont fait deux victimes, et plus de 18 000 évacués.

« Des événements extrêmes plus fréquents et plus intenses »

Si l’intensité des précipitations a atteint un niveau historique, l’« onde d’est africaine », qui peut provoquer de fortes pluies sur le littoral du Nordeste brésilien pendant l’hiver austral, est bien connue des météorologues.

« C’est une masse d’air humide venue des côtes d’Afrique de l’Ouest, qui se déplace vers les côtes du Nordeste du Brésil en suivant le courant des alizés, explique Moacyr Araujo, océanographe de l’université fédérale du Pernambouc. Quand elle entre en contact avec la zone…

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Auteur: Reporterre