Des jeunes militants philippin et péruvien mobilisés pour sauver les océans

Lisbonne (Portugal), reportage

De jeunes portugais, engagés en politique ou dans des associations, arborant filet de pêche, tête de requin et corps de sirène, déambulaient, lors de la soirée du mercredi 29 juin, aux côtés de jeunes du monde entier venus assister à la Conférence des Nations unies sur l’océan. À Lisbonne, lors de la « marche bleue », ils ont dénoncé l’exploitation des fonds marins, la surpêche et la pollution plastique.

Parmi ces jeunes, Marie Jeanne Lamoste. « Je rencontre des gens extraordinaires », s’emballe « MJ », ravie de mettre pour la première fois les pieds en Europe. Originaire des Philippines, elle a grandi sur l’île de Leyte, dans une famille d’agriculteurs. Cette dernière travaille dans les champs de riz, et n’a ni le temps ni l’argent pour se rendre à la mer, à une heure de route. Ce n’est qu’une fois par an que la famille part en expédition, direction la mer de Bohol. « C’était un instant magique où je quittais mes montagnes pour enfin retrouver l’eau », se remémore la femme de 27 ans. Un diplôme en biologie marine en poche, elle s’est portée volontaire pour un projet de conservation de la raie manta géante, avec l’ONG Large Marine Vertebrates Research Institute Philippines. « Je devais restée six mois, je suis restée cinq ans. » En 2018, elle a déposé sa candidature pour participer à un programme étasunien, le Young Southeast Asian Leaders Initiative. Le but : aider des jeunes d’Asie du Sud-Est à lancer un projet entrepreneurial environnemental. « Pour l’anniversaire de mon neveu, j’ai réfléchi à un cadeau gratuit : j’ai cousu un animal marin avec un vieux jean. Quand il a l’a vu, mon copain, impressionné, m’a fait prendre conscience qu’un tel objet pouvait avoir une valeur économique tout en véhiculant un message de sensibilisation autour de l’océan. »

Mobilisation pour la Marche bleue du 29 juin. © Chloé Sartena / Reporterre

Elle est vite passée de l’idée à l’action. « Mon mentor du centre américain m’a aidée à obtenir une bourse. Avec 5 000 dollars en poche, je suis retournée à Apo pour présenter mon projet à dix femmes de la communauté locale : coudre des peluches avec de vieux tissus et les vendre aux touristes », conte l’entrepreneuse. Achat de machines à coudre, de tissus, création d’un site… Une nouvelle vie a commencé pour ces nouvelles couturières qui ont abandonné leurs difficiles métiers de nourrice ou ménagère. « Elles gagnaient 2 dollars par jour….

La suite est à lire sur: reporterre.net
Auteur: Reporterre