Des jeux vidéo plus écolos, c'est possible

Coût écologique des composants exorbitant, course à la performance graphique, consommation énergétique débridée… L’industrie du jeu vidéo n’a rien d’écoresponsable. Elle rejetterait chaque année 37 millions de tonnes d’équivalent CO2, selon le chercheur Frédéric Bordage. « Ce qui engendre les impacts environnementaux, ce sont les renouvellements des équipements de gamer », explique le créateur du groupe de réflexion Green IT, comme les écrans géants pour des résolutions en 4K ou les nouvelles générations de console. Ce constat n’est pas une fatalité. Bien que de niche, le numérique responsable trace son chemin dans l’industrie du jeu vidéo.

Si les studios qui produisent les jeux classés « AAA » — les blockbusters du secteur —, n’ont « pas pris conscience de leur impact à quelques exceptions près », selon Frédéric Bordage, les réflexions fleurissent chez les acteurs indépendants. « Notre conscience environnementale s’est beaucoup développée ces dernières années, on s’en parle beaucoup entre développeurs indépendants », assure Geoffroy Vincens, cofondateur du studio bordelais Nova-box. Lui-même sortira dans quelques mois le jeu End of Lines, qui a pour toile de fond les conséquences du dérèglement climatique. « Les jeux vidéo peuvent participer à la sensibilisation du grand public au travers des thèmes qu’ils abordent, souligne-t-il. On avait envie de mettre notre voix au service de cette cause-là. »

Il n’est pas le seul à le penser. Avec d’autres développeurs, scénaristes et graphistes de jeux vidéo français, Nova-box a signé en septembre dernier une tribune en faveur de la réduction de leur empreinte carbone.

Première étape pour réduire les effets sur l’environnement ? « Il faut travailler sur l’équipement », répond Frédéric Bordage. Moins on s’équipe pour jouer, plus on fait durer son matériel, meilleure sera la facture environnementale, observe le chercheur : « Si pour améliorer son ordinateur, on ne change qu’un seul composant, par exemple la carte graphique, cela va dans le bon sens. Pour une console de jeu vidéo, l’enjeu sera de la faire durer. Et si on la remplace, de lui donner une seconde vie. »

Faire durer, c’est ce que tente de faire Commown, par exemple. Membre du réseau des coopératives Licoornes, associées pour construire un modèle économique alternatif aux multinationales, Commown propose des locations à long terme de matériel informatique éthique. L’année dernière, la coopérative a jugé l’époque mûre pour développer une offre de gaming sous GNU/Linux avec des logiciels libres et drivers préinstallés (des logiciels qui reconnaissent les périphériques d’un ordinateur :…

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Auteur: Moran Kerinec Reporterre