À Stayiatès, à 240km au nord d’Athènes, Elefthéria et sa famille profitent d’une journée de repos dans la cours de leur maison. Le café frappé, servit par son compagnon Yannis, rafraîchit une atmosphère qui atteint ce jour-là les 35°. « Il y a du vent », remarque-t-il, « c’est un temps à incendies ». Le village, niché au cœur des montagnes verdoyantes de la région de Péléo, surplombe la ville de Volos où les terribles feux du mois de juillet dernier ont provoqué la destruction de plus de 5000 hectares de forêts et l’explosion d’un entrepôt de munitions. Leur fils Aaron, 27 ans, me montre l’horizon : une vue imprenable sur la mer et les chaînes de montagnes caractéristiques du paysage grec continental. « D’ici, on voyait toutes les collines brûler. La fumée recouvrait toute la vallée », explique-t-il.
L’une des quinze citernes d’eau réparties dans les rues de Stayiatès. Le village se situe dans les montagnes à 10km de la ville de Volos. À l’arrière, les sommets noircis par les feux du mois de juillet dernier. Margot Verdier, 29 août 2023.
Depuis trois ans, Aaron participe au groupe de volontaires lancé par l’assemblée du village pour lutter contre les incendies. Car Stayiatès n’est pas un village ordinaire. En 2005, ses 80 habitant·e·s créent une assemblée de lutte pour s’opposer à la privatisation des sources de la montagne. En 2020, le projet est finalement abandonné et l’assemblée, qui a accompagné la vie quotidienne des habitant·e·s pendant près de 15 ans, est devenue l’organe de gestion des affaires courantes : entretien des infrastructures hydrauliques, des chemins et des ponts, mise en place d’une politique culturelle, « la lutte contre les incendies n’est que l’un des éléments de cette autogestion », remarque Markos, un athénien de 42 ans venu s’installer dans le village il y a dix ans, « Ici, on a repris le contrôle sur nos…
La suite est à lire sur: lundi.am
Auteur: dev