Des marins-pêcheurs troquent le chalut pour des bouteilles de plongée

  • Saint-Malo (Ille-et-Vilaine), reportage

Alors que la brume baigne encore l’estuaire de la Rance en cette matinée d’octobre, Tomy, vêtu de sa combinaison étanche est déjà à l’eau, prêt à plonger à vingt mètres de fond pour remonter des kilos de coquilles Saint-Jacques. Objectif de la journée : en ramasser 200 kilos à la main, une par une. « Beaucoup de voisins nous prennent encore pour des braconniers. Ils appellent les Affaires maritimes pour leur dire qu’il y a des pilleurs de casiers dans l’estuaire. » Édouard, au volant du bateau pneumatique de six mètres, garde un œil sur son sondeur pour repérer les gisements de la précieuse coquille. En formation de marin-pêcheur, il fait office de pilote pour Tomy, avant de se jeter à l’eau à son tour.

Dans la région de Saint-Malo, la pêche à la coquille Saint-Jacques en plongée reste encore méconnue, alors que plusieurs restaurants tendance du centre-ville l’affichent sur la carte de leurs menus depuis l’ouverture de la saison de la Saint-Jacques, début octobre. Depuis une quinzaine d’années pourtant, une vingtaine de sociétés de pêche s’y sont mises le long de la côte bretonne, délaissant la drague, dévastatrice pour la biodiversité sous-marine.


Les coquilles sont mesurées, et celles plus petites que la taille règlementaire remises à l’eau.

Après une vingtaine de minutes sous l’eau, Tomy remonte sa récolte à la surface, aidé par un parachute qui allège la charge. Dans sa main, un petit hippocampe s’agite. « Dans l’estuaire ils sont protégés car le chalut et la drague sont interdits. Mais en pleine mer, il y en a de moins en moins », explique-t-il en remontant dans le bateau avant de relâcher sa prise.

LT2J, la société dont il est cogérant, possède trois navires, dont un bateau en aluminium, plus gros, pour aller pêcher au large. Aujourd’hui, trois autres marins sont partis récolter des ormeaux du côté de Cancale. Avec six…

Auteur: Reporterre
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