Des militants risquent cinq ans de prison pour avoir bloqué un aéroport

Le 3 octobre 2020, sept personnes entrent sur le tarmac de l’aéroport de Bordeaux-Mérignac pour stopper le trafic aérien afin d’alerter sur l’urgence climatique. Poursuivis en justice, ils risquent cinq ans de prison et 18 000 euros d’amende. Leur procès se tient ce lundi 22 février.

« Pour la majorité d’entre nous, c’est notre premier procès, mais on se dit qu’on a eu raison de faire ça. Nous avons moins peur de l’issue du procès que du changement climatique », explique Gaëtan. Il est l’un des sept prévenus poursuivis pour avoir occupé l’aéroport de Bordeaux-Mérignac le 3 octobre dernier. Lors de la journée nationale contre les aéroports, plusieurs actions avaient alors été menées en France. À Bordeaux, une marche était organisée par deux organisations, ANV-COP 21 Gironde et Extinction Rébellion. Alors que les activistes arrivent près de l’aéroport de Bordeaux-Mérignac, sept d’entre eux passent par dessus une grille avec deux échelles et rentrent sur le tarmac. « Nous sommes arrivés au bout d’une piste, nous avons déroulé notre banderole et craqué des fumigènes », raconte Gaëtan. S’en suivent six heures de garde à vue et la saisie de la justice. Tous les sept sont convoqués au tribunal ce lundi 22 février.


Les organisations ANV-COP21 et Extinction Rébellion appellent à se rassembler devant le tribunal de Bordeaux le 22 janvier à 14h.

Ces actions dans les aéroports visaient à dénoncer l’inaction du gouvernement face au changement climatique et à mettre l’industrie de l’aérien face à ses contradictions. « Des efforts fiscaux ont été demandés sur l’essence alors que le kérosène des avions n’est toujours pas taxé, dénonce Gaëtan. Il y a urgence, il faut faire faire un virage à 180° à ce secteur industriel qui vise toujours à l’augmentation de son trafic. »

« Porter un message politique au cœur d’un lieu problématique »

Face à l’impact climatique de l’aviation, les sept prévenus invoquent le non respect par l’État de ses engagements dans le secteur aérien et « le mythe de l’avion vert ». « Aucune technologie ne permet de croire que le kérosène peut être écologique. » Ils pointent aussi du doigt l’aspect inégalitaire du secteur : celles et ceux qui recourent le moins à l’avion, dans les pays du Sud à faible revenu, sont les plus impactés par le changement climatique.

Les militants poursuivis mettent en avant la dimension politique de leur action et assument leur choix d’agir. « Nous n’avons pas un…

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Auteur: Malika Barbot