La mer Baltique, entre Helsinki et Saint-Petersbourg, en 2016
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Signe de cette montée des tensions : les pays baltes commencent à construire une ligne de défense le long de leur frontière avec la Russie. Ne disposant pas d’armée de l’air, ils ont confié la surveillance de leur espace aérien aux forces de l’OTAN. Plusieurs pays européens, dont la France, assurent tour à tour ce rôle de « police du ciel ». L’organisation transatlantique déploie également depuis quelques semaines une opération navale, baptisée Baltic Sentry (Sentinelle de la Baltique), avec une dizaine de bâtiments qui se relaient sur zone, survolés par des appareils d’observation : les Poseidon britanniques et Breguet Atlantic français, qui faisaient office jusqu’ici, vont être remplacés par des avions-radars Awacs aux couleurs de l’OTAN, aux performances largement supérieures — une marche supplémentaire dans l’escalade de ces derniers mois.
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Ces pays eux-mêmes — aux premières loges face à la Russie, avec souvent des souvenirs historiques traumatisants, et d’importantes minorités russophones — ont décidé à l’issue d’un sommet régional à la mi-janvier de se coordonner pour renforcer la protection de leurs infrastructures. Depuis plusieurs années déjà, la Pologne — également en première ligne — consacre plus de 4 % de son PIB à son armement, se fournissant notamment aux États-Unis et en Corée du Sud. Les Baltes en sont loin, mais ont entrepris de se réarmer. Pour faire face à un niveau de menaces dans l’Arctique et l’Atlantique nord qu’il juge largement aggravé, le petit Danemark vient de décider de consacrer près de 7 milliards d’euros supplémentaires à sa défense, à dépenser en 2025-2026, ce qui propulsera ses dépenses…
Auteur: Philippe Leymarie