Des paillettes sur le compost

Bonjour Myriam, et merci d’avoir accepté de répondre à mes questions. Pouvez-vous revenir rapidement sur votre parcours et sur les raisons pour lesquelles vous vous êtes intéressée à l’écologie, au féminisme et à la philosophie ?  Je suis actuellement en doctorat en philosophie et en études féministes à l’UPJV à Amiens ainsi qu’à l’Université d’Ottawa où j’enseigne l’éthique (environnementale et animale) et la théorie féministe ; j’ai récemment publié un livre,Des Paillettes sur le compost, qui est une sorte de mise en acte d’un écoféminisme au point de vue situé. Je suis aussi militante, en tous cas c’est le milieu dans lequel je me sens la plus entière, disons.

L’histoire de mon parcours s’inscrit dans celle de ma famille issue de l’immigration nord-africaine, elle est évidemment liée à mon enfance en quartier populaire de la banlieue lyonnaise,e ttoutes les violences ET résistances familiales, politiques et psychologiques que cela a impliqué. J’ai rencontré le militantisme sur mon chemin et j’essaie de vivre en équilibre entre les mondes fracturés qui forment mon quotidien, parce qu’ils communiquent peu (l’université, le militantisme, mon milieu familial et communautaire).

C’est une sorte de transition perpétuelle, je ne suis ni arrivée ni partie, de nulle part, j’ai toujours un pied partout, et m’arracher est constamment un drame. J’ai pu cartographier cette géographie fracturée (en termes identitaires, coloniaux, familiaux) par ce mot de transfuge : je n’appartiens plus vraiment à la catégorie sociale dans laquelle je ne suis née, mais je ne me suis pas non plus assimilée à celle que j’ai tant convoitée. Mon anticapitalisme est donc teinté de cette complexité ; c’est d’ailleurs le sujet du premier chapitre de mon livre.

Les raisons pour lesquelles je me suis intéressée à l’écologie sont floues, mais c’est certainement la lutte qui m’est venue…

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Auteur: dev