Des parlementaires demandent la reconnaissance du génocide des Ouïghours commis par la Chine

Mardi 29 juin, lors d’une conférence de presse, des parlementaires membres du Collectif de solidarité avec les Ouïghours ont appelé l’Assemblée nationale et le gouvernement français à reconnaître et condamner le « caractère génocidaire » des violences perpétrées contre l’ethnie musulmane du Xinjiang. Les députés espèrent placer ce sujet au cœur de l’actualité des présidentielles.  

Génocide, ethnocide, totalitarisme, crimes contre l’humanité… Comment qualifier les persécutions massives dont sont victimes les Ouïghours et d’autres ethnies du Xinjiang, cette immense région du nord-ouest de la Chine où vivent près de 12 millions de musulmans en majorité turcophones ?

Au centre des préoccupations internationales, la campagne d’assujettissement des Ouïghours a officiellement commencé au début des années 2000. Présentée comme une lutte de l’État central contre l’extrémisme islamique, elle consistait alors à éradiquer peu à peu la langue, le patrimoine et les traditions religieuses de la plus grande des cinq régions autonomes chinoises.

Situé sur l’ancienne Route de la soie et possédant des frontières avec huit pays, dont le Pakistan et l’Afghanistan, le Xinjiang est une zone stratégique pour le gouvernement chinois. Outre ses gisements pétroliers et ses ressources minérales (plomb, cuivre, uranium, or…), la région produit 20 % des volumes mondiaux de coton et une part importante des turbines d’éoliennes, dont la demande a explosé ces dernières années. 

De tels intérêts économiques expliquent pourquoi l’État chinois met au pas une population qui aurait autrement tendu à l’autonomie. Cependant, de contrôle social en politique de peuplement, l’arrivée, fin 2016, du nouveau chef du Parti communiste du Xinjiang, Chen Quanguo, a précipité la répression des Ouïghours dans ce qui apparaît de plus en plus comme un génocide.

En seulement cinq ans, Pékin a réussi à transformer le Xinjiang en un vaste système concentrationnaire et policier, comparable à ceux de l’Allemagne nazie ou de l’URSS des années 1930 et 1940.

Si les preuves, éparses, ont mis du temps à émerger, leur assemblage suffit aujourd’hui à montrer l’ampleur d’un phénomène qui échappe à l’esprit et au contrôle de toute instance internationale.  

Dans un rapport accablant publié le 10 juin dernier, « Comme si nous étions ennemis de guerre », Amnesty International explique que la Chine communiste s’est déjà rendue coupable de…

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Auteur: Augustin Langlade